Le visage de l'Ombre

La pluie tombe sur l’herbe fraiche de la nuit, les gouttelettes s’écrasant lourdement sur le sol, l’eau venant ce mêlé au sang et à la terre, lavant la souillure laissée par les combattants.

Le combat était sur le point de s’achever.

Insensible au froid mordant les deux adversaires ce faisaient face, ce défiant l’un et l’autre du regard. Mais malgré ce dernier vestige d’égalité, la lutte avait depuis longtemps tournée à l’avantage d’un des deux. En vérité, le combat était déjà joué avant même de commencer, tant la différence de force est immense. Et plus le temps s’écoulait et plus l’écart ce creusait, l’une des deux personnes perdant inexorablement du terrain, incapable de renverser la tendance.

L’un des combattants, un homme, observait l’autre avec calme, son unique œil analysant la situation après tout ce temps de lutte. Mais cela n’était pas nécessaire, car l’avantage était flagrant : son corps ne présentait en effet aucune blessure sérieuse, pas plus que le moindre signe de fatigue.
De fait son adversaire était quand à elle dans une position bien différente : le corps couvert de blessures, la fatigue aussi bien physique que mentale ce faisant ressentir, ses attaques devenant de plus en plus lentes au fil du temps.

Soudain son corps ce mis à trembler de tout son long, ses jambes ce dérobant sous le poids de la jeune fille tomba à genoux. Sentant son cœur cogner douloureusement contre sa poitrine, elle cracha une gerbe de sang qui vint ce mêler à celui qu’elle avait déjà perdu. Mais ce sang là n’était pas dut à une blessure.

« Ton temps est finalement écoulé. Quoi qu'il arrive tu va mourir ici »

Lentement elle releva la tête en direction de l’homme qui venait de lui parler, en direction de cette personne qu'elle haïssait tant. Il n’était maintenant plus qu’à quelques mètres, mais elle ne pouvait plus rien faire, incapable de tenir simplement son épée. Il ne lui restait donc même plus le temps de porter un seul coup ? N’avait-elle-même pas la force de ce relever pour venger la mort de ses proches ?
S’effondrant sur le sol elle bâtie doucement des paupières, la pluie venant coller ses cheveux blonds à son visage, ce mêlant à la sueur qui perlait son front. Lentement elle ce sentie glisser de l’autre côté, ses forces l’abandonnant au rythme du sang qui s’écoulait hors de son corps, sa respiration ce faisant de plus en plus faible, les ténèbres voilant ses yeux. Et au milieu de ces ténèbres une seule question persistait :



Comment en était on arrivé là ?









Plusieurs mois auparavant, de nos jours


La brise matinale soufflait à travers les pierres, un vent doux et agréable d’été venant caresser son visage. Assis sur un rocher, sa cape rouge rejetée en arrière, il observait le soleil levant. C’était ce qu’il préférait : ce lever alors qu’il faisait encore nuit, marcher jusqu’à trouver une vue bien dégager, puis s’asseoir en regardant le jour ce lever puis l’horizon s’embraser, la lumière du soleil venant ce refléter sur ses pupilles rouges. C’était le moment qu’il aimait le plus, celui qui parvenait à lui faire oublier les ombres du passé.

Cela faisait maintenant plusieurs mois que le démon avait été vaincu, plusieurs mois qu’il avait put reprendre une existence normale, plusieurs mois que…Seras était morte. Il lui arrivait encore aujourd’hui d’en faire des cauchemars, de voir ses yeux rouges déformer horriblement son visage et d’entendre la voix du démon sortir de sa bouche. Le pire avait peut-être été quand il avait dut l’annoncer à Galrauch, et le sentiment de culpabilité qu’il avait ressentit à ce moment.

Mais heureusement la fausse mort de Diante était passée sans le moindre problème. Pour tous le chasseur de primes était mort et enterré dans les alentours de Tokyo. Au moins l’un de ses binômes avait t’il réussit à s’en tirer. Parfois il lui arrivait de ce demandait ce que les deux frères étaient devenus, imaginant l’ancien chasseur de primes ce battre au milieu d’une nuée de personnes aux yeux rouges, riant et jurant comme à son habitude sous le regard de Michael.


Enfin le jour finit d’emplir le ciel, annonçant la fin de ses quelques minutes de solitude. S’appuyant sur sa prothèse en métal il ce remis debout, fixant une dernière fois le soleil qui commençait à s’élever.
Diante et Seras appartenaient maintenant au passé, à une époque définitivement révolue. Désormais il avait un nouveau présent, un présent dont il avait décidé de profiter pleinement, un présent dont il n’avait rien à réclamer.


Désormais il pouvait vivre comme un être humain et non plus un démon

Laissant la lumière du soleil ce lever dans son dos, Morgoth marchait tranquillement à travers les arbres, finissant par déboucher sur une clairière assez vaste dans laquelle ce trouvait une imposante maison haute de plusieurs étages : l’endroit qu’il avait loué pour ses quelques jours de permission.
C’était certes isolé de tout, mais cela avait l’avantage d’être au calme et le luxe du bâtiment, qu’il pouvait ce payer grâce à la dernière édition du JUGE, n’était pas pour lui déplaire. Un trait de caractère dont il ne pouvait sans doute jamais ce défaire.

Poussant doucement la porte il vit que Lucrétia était déjà debout, s’afférant à droite à gauche comme à son habitude, ses pieds nus reposants sur le bois du sol. Profitant qu’elle ne l’avait pas entendu il resta un moment sur le seuil, ses yeux rouges la fixant alors que ses muscles ce détendaient, profitant pleinement de ce moment. Enfin elle ce retourna dans sa direction, remarquant finalement sa présence.

« Tu es là depuis longtemps ? »
« J’admirais le paysage » répondit t’il avec un petit sourire.

La rejoignant il commença à l’aider à ranger de la vaisselle, son visage ce reflétant dans les assiettes comme dans un miroir, son visage…et ses yeux rouges sang. D’un coup ses bras s’agitèrent d’un tremblement incontrôlable, une assiette lui sautant des mains avant de venir s’écraser sur le sol.

Mais bizarrement sa femme ne réagit pas, fixant les restes explosés sur le sol d’un air pensif.

« Tu es rentré plus tard que d’habitude »
« Oui, je me suis perdu en chemin »

Décidément il n’arriverait jamais à lui mentir correctement, peut importe le temps qui passait. Sachant d’avance comment cette discussion allait tournée il commença à aller chercher de quoi ramasser les débris lorsque la voix de la scientifique l’interrompit.

« Tu sais quel jour nous allons être »

C’était une affirmation, non une question, et pendant un moment la pièce devint silencieuse, tout les deux restant là sans un mot. Puis Morgoth pris enfin la parole, sa voix tellement serrée qu’elle n’était guère plus qu’un chuchotement.

« Ouais je sais…ca va faire 5 mois »

Cela faisait presque cinq mois qu’il avait tué Seras, et malgré le temps le poids de cette mort ne parvenait toujours pas à retomber des épaules de l’ancien démon. Mais ce n’était pas uniquement de Seras, il s’agissait aussi de sa responsabilité pour tout les événements de cette période. Et savoir que ce n’était pas vraiment lui n’arrivait pas faire disparaître cette culpabilité.

Lui posant la main chaleureuse sur l’épaule Lucrétia l’embrassa avant allant chercher de quoi ramasser les morceaux, laissant Morgoth au milieu de la pièce, seul…ou presque.



L’expérience du front rendait les soldats instinctivement plus attentive à son environnement, la peur des infiltrés ennemis finissant par leur faire remarquer le moindre petit bruit suspect. Cependant il ne s’agissait pas ici d’un petit bruit, mais d’un véritable orchestre. A chaque pas il pouvait entendre le parquet craquer, les déplacements s’arrêtant à intervalles régulier pour être sur qu’il ne l’avait pas entendu.
Enfin la personne invisible ce décida à attaquer, courant en direction de l’impérial, ne ce souciant même plus du bruit qu’elle provoquait. Deux secondes plus tard et l’impérial sentit quelque chose lui percuter le genou. Souriant intérieurement il finit de le plier, accentuant sa chute de façon très théâtrale, s’étalant sur le sol de tout son long.

Aussitôt un poids lui tomba sur le dos, un bras passant autour de son cou alors que de longs cheveux bruns lui tombait sur le visage, la personne désormais bien visible tâchant de le maintenir fermement à terre malgré ses faibles forces, poussant un cri de victoire.

« Ah ah, je te tiens ! »
« Arg…oh non, un infiltré ennemi ! Pitié ne me tuez pas ! »
« Trop tard ! Tu va mourir ! »

Soudain des bruits de pas ce firent entendre, ce rapprochant des deux personnes. Entrant dans la pièce Lucrétia eut un petit moment de surprise avant de sourire tendrement en regardant la scène.

« Claire, laisse ton père tranquille »
« Mais c’est un méchant soldat ennemi ! Je dois le tuer »
« Encore ? Je commence à en avoir assez d’aller le chercher à la cuve »
« Vraiment ? Bizarrement tu t’arranges toujours pour être là quand j’en sort »

Ignorant les interrogations de la gamine face au sous entendu qu’il venait de faire Morgoth ce releva sans peine, sentant sa fille glisser le long de son dos avant d’atterrir sur les fesses.

« Au lieu de t’amuser tu ferais mieux d’allez ranger ta chambre »
« Mais je l’ai déjà fait lundi ! »

Lui ébouriffant les cheveux l’impérial il la fixant avec un air qui ce voulait être sérieux, même si le sourire sur son visage venait quelque peu gâcher l’effet.

« Maman a raison mon ange. Et n’utilise pas mon champs de camouflage comme la dernière fois »
« Tu m’avais dit de tout faire disparaître… »

Retenant un petit rire Morgoth ce pencha pour arriver à sa hauteur, approcha sa tête de la sienne, baissant la voix pour murmurer à son oreille sur un ton de conspiration.

« Va ranger ta chambre et je demanderais à maman de t’emmener visiter le centre de clonage la prochaine fois »

Aussitôt les yeux de la petite fille ce mirent à pétiller, son visage prenant un air d’excitation et d’impatience avant que son regard ne ce fixe sur lui de manière très sérieuse, comme si elle était entrain le mettait au défi.

« Promis ? »

Levant la main en ouvrant la paume Morgoth pris un air très solennel.

« Promis. Et maintenant va y »

Semblant beaucoup moins réticente elle l’embrassa brièvement avant de sortir de la pièce en sautillant, ses longs cheveux ondulant derrière elle, les yeux de sa mère suivant la fillette de dix ans jusqu’à ce qu’elle disparaisse, laissant ses parents seuls.

Ce relevant l’impérial sentit le regard de Lucrétia ce poser lourdement sur lui, ce tournant vers elle dans un air qui ce voulait innocent.

« Quoi ? »
« Tu le sais très bien… »

Levant les yeux au plafond Morgoth poussa un profond soupir. Oui, il savait très bien ce qu’il y avait. C’était à chaque fois la même chose…

Les personnages maintenant

Les survivants




Morgoth Crescent

Depuis la disparition du Démon il a repris une activité normale au sein de l’Empire, combattant comme le simple soldat qu’il était avant. Il porte désormais une prothèse en métal à la place de son bras gauche, ayant perdu celui-ci de manière définitive. Afin de tirer un trait sur son passé il a pris le même nom de famille que Lucrétia.
Grâce à ses contacts il a obtenu que sa femme soit graciée, mais en échange de quoi elle devait servir dans l’armée impériale et sa fille a dut subir une croissance génétiquement accélérer, faute de quoi elle serait envoyée dans un orphelinat loin d’eux.
Malgré le fait qu’il soit redevenu normal il ne parvient pas à ce pardonner la mort de Seras, le souvenir des personnes mortes à cause de lui continuant de le hanter.






Lucrétia Crescent

Après sa longue désertion pour trouver Michael, et suite à la bataille contre le Démon, elle a définitivement tiré un trait sur son ancienne vie. Grâce aux contacts de Morgoth elle a été graciée par la FOI, redevenant une citoyenne de l’Empire et non plus une traîtresse. Mais une des conditions pour obtenir ce pardon était de réintégrer l’armée impériale, chose qu’elle fit en rejoignant le corps médical s’occupant des cuves de clonages.
Elle était opposée à ce que Claire bénéficie d’une croissance accélérée, la deuxième condition afin de tirer un trait sur sa désertion, mais a finalement accepter afin qu’elle puisse rester avec sa fille.






Claire Crescent

Fille de Morgoth et de Lucrétia, Claire est née durant la désertion de sa mère, alors même que le démon était en liberté dans le corps de son propre père. Heureusement elle semble n’avoir héritée d’aucunes caractéristiques spéciales datant de cette époque.
Lorsque tout revint à la normal Morgoth fit en sorte que sa femme soit graciée, mais une condition fut imposée : Lucrétia devait continuer à servir dans l’armée impériale et Claire ne pouvait rester pas dans son état physique normal afin de pouvoir suivre l’armée impériale. Pour cela elle subit une croissance génétiquement accélérée, lui donnant un corps et un esprit de 10 ans, grâce aux nouvelles technologies d’apprentissage et de vieillissement rapide.






Diante & Michael Cry

Après la bataille contre le démon les deux frères ce sont finalement réconciliés, Diante abandonnant sa carrière de chasseur de primes, ce faisant désormais passer pour mort au sein de l’Empire et du reste du monde, la peine pour avoir déserter et tuer de nombreux impériaux ne pouvant être que la mort.
Actuellement il travail avec son frère aîné Michael, ayant constaté que la chasse aux démons était une affaire beaucoup plus intéressante que son ancien job. Mais à cause de cela il a dut rompre tout contact avec Morgoth, disparaissant sans laisser de traces.





Les…moins vivants




Sparda

Premier binôme de Morgoth, Sparda et lui s’engagèrent en même temps dans l’armée impériale. Après de nombreux mois à servir loyalement l’Empire il tenta de tuer Morgoth sous les ordres de l’ancien Grand Conseiller J.A. Echouant dans sa mission on le cru mort, et fut considérer comme un traître. Revenant bien après sur le devant de la scène il tenta d’assassiner une nouvelle fois son binôme, mais ne parvient qu’à blesser grièvement Lucrétia, son dernier affrontement face à Morgoth faisant resurgir le démon qui finit par le tuer, pour de vrai cette fois-ci.
Par la suite Michael explique la vérité : Sparda n’avait jamais trahis l’Empire. Il était en réalité en mission pour lui, mission qui avait pour but d’empêcher le démon de s’emparer du corps de son ami. Sa tombe repose désormais prêt de Tokyo, bien que son corps ait été brûlé tout de suite après sa mort.






Seras Victoria

Jeune fille qui fut le binôme de Morgoth pendant la désertion de Diante et de Lucrétia, Seras fut aussi l’objet d’expérience de la part du Démon. De ces tortures aussi bien physiques que mentales elle tira ses yeux rouges ainsi que des crises de folie.
Nuant une relation avec Galrauch elle ne put cependant s’opposer au Démon lorsque Diante revint et dut les combattre, manquant de tuer Lucrétia avant de ce sacrifié pour lui sauver la vie et vaincre partiellement le démon. Par la suite son corps fut utilisé par celui-ci afin de renaître, obligeant Morgoth à l’affronter directement.
Son corps repose désormais prêt de Tokyo.





Le nouveau




Alex Fair

Après le départ de Diante et la mort de Seras, Morgoth ce retrouva pour la 3° fois sans binôme. Les règles de l’armée imposant obligatoirement un duo de soldat, Alex fut donc choisit comme nouveau compagnon de combat pour Morgoth. Ayant tenté de déserter suite à la mort de son frère il n’avait de toute façon le choix qu’entre accepter ou d’aller au pelletons d’exécution.
Ignorant tout du véritable passé de Morgoth, ce jeune russe ce contente largement des faibles informations qu’on lui a fournit sur l’ex-général, le manque de curiosité étant un des critères ayant joué en sa faveur pour le choix de ce rôle.

C’était un sentiment étrange, plus qu’une intuition, moins qu’une certitude.


16 Juillet 2158


La nuit était tombée depuis peu, et il était le seul encore présent dans la pièce, regardant le feu brûler au fond de la cheminer, semblant somnoler tranquillement. Mais ce n’était qu’une impression, car si son corps était calme son esprit réfléchissait à toute vitesse, comptant sur son ouïe pour remplacer la vue.

Combien ? Quatre ? Plus ? Il avait discerné quatre directions différentes, mais cela ne voulait rien dire. Certain pouvaient être plus discrets que d’autre, et un seul pouvait en entrainer plusieurs dans son sillage, camouflant ainsi leur présence.

« Tout va bien ? »

Tournant la tête en direction de Lucrétia il s’obligea au calme, fermant son visage autant que possible à la foule de sentiments qui le traversait. Il ne devait rien laisser paraître, du moins pour le moment.

Ce levant il alla dans sa direction, lui passa le bras derrière le cou avant de l’embrasser, marchant avec elle tout en tentant de ralentir les battements de son cœur qui cognait douloureusement contre sa poitrine.
Enfin quand ils furent assez loin d’une fenêtre il rapprocha sa tête de la sienne dans un mouvement totalement naturel pour un couple, ses lèvres remuant à peine laissant échapper un murmure qu’elle aurait été incapable d’entendre s’ils n’avaient pas été aussi proches.

« Surtout ne parle pas. Fait comme si tout était normal, et ne laisse rien paraître »

Par chance elle n’avait pas tout perdu de l’entraînement avec Diante, son visage gardant la même expression malgré ce qu’il venait de lui dire, montant les marches sur un rythme banal.

« Va chercher Claire et prend l’objet dans la commode. Allez là-où-tu-sais, je vous y rejoindrais »
« Combien ? »

Tout comme pour lui ses lèvres avaient à peine remuées, rendant invisible leur échange même si quelqu’un les observait. Elle avait été à bonne école.

« J’en ai compté quatre. Maintenant va y »

Lentement ils ce séparèrent, Lucrétia tournant les talons pour aller chercher leur fille alors que l’impérial continuait dans la même direction, attentif au moindre bruit. Diminuant au maximum le bruit de ses pas il put entendre un coup en provenance du rez-de-chaussée, un petit bruit de verre brisé à peine perceptible. Ils étaient déjà entrés à l’intérieur, et cette situation de calme ne durerait plus longtemps. Il allait devoir être rapide.

S’approchant calmement d’un meuble il ouvrit le tiroir du haut, passant sa main entre les couvertures comme si il était entrain d’en choisir une, sa main fouillant à la recherche de quelque chose. Puis…ça commença.



Tout ce passa en une seconde : d’un mouvement brusque il sorti une des couvertures, la jetant sur le visage de la personne qui ce trouvait juste derrière lui, l’aveuglant et le déséquilibrant à la fois.
Profitant que le drap s’était enroulé autour de la tête il tira de toutes ses forces, le jetant à terre, avant de lever l’épée qu’il venait de sortir du tiroir, parant le coup de lame d’une deuxième personne.



« Qui êtes vous ? »

Au fond il ce fichait bien de la réponse, mais il espérait que le fait de parler amènerait les autres dans sa direction et laisserais le champ libre à Lucrétia. Lui était un soldat, pas elle, et la moindre confrontation pouvait lui être fatal.

« Tu n’as pas besoin de le savoir »

Aussitôt l’homme repassa à l’attaque, sa lame virevoltant entre ses mains, obligeant l’impérial à reculer rapidement pour ne pas ce faire submerger. Mais malgré cela il sentait comme une certaine retenu dans les attaques, peut-être lui restait t’il une chance. Soudain la deuxième personne ce releva avant de repasser rageusement l’attaqua, son coup imprudent manquant de tuer son camarade, créant un moment de flottement entre les deux que Morgoth mis à profit.

Relevant brutalement la jambe il donna un violent coup en pleine poitrine du combattant en face de lui, celui tombant à la renverse en entrainant l’autre dans sa chute, laissant à l’ex-démon l’occasion de s’enfuir, passant une porte avant de la verrouiller rapidement derrière lui, en profitant pour s’échapper alors que les deux autres tentait d’abattre la porte derrière lui.

*Ils manquent de coordination*

Repassant à travers une série de pièce il atteignit enfin les escaliers que les deux imbéciles derrière lui avaient oublié de garder. Jetant un regard en bas il vit que Lucrétia avait eut le temps de prendre Claire, la fillette somnolant dans ses bras. Par instinct ou par chance il déplaça la tête, sentant son cœur s’arrêter de battre : une personne était cachée derrière un canapé à un étage en dessous de lui, ses mains tenant un fusil sniper qui suivait la course de sa femme.
Réagissant par réflexe sa main plongeant dans sa cape avant d’en ressortir une arme à feu au triple canon, tirant sans ce soucié de toucher sa cible, tirant dans le seul but d’attirer son attention.



« Mais qu’est-ce que ? »

Les trois premiers tirs échouèrent lamentablement, la seconde vague ce rapprochant déjà un peu plus, la troisième…ne sortie jamais de l’arme. Réagissant rapidement la personne ne tourna dans sa direction, tirant sur l’impérial qui eu tout juste le temps de ce mettre à l’abri, entendant avec soulagement une porte ce refermer : Lucrétia avait réussit à sortir de son champs de tir.

Mais son répit fut de courtée durée : avançant rapidement le long du couloir une quatrième personne courait vers lui, l’impérial ayant à peine le temps de lever son arme à feu qu’il était déjà devant lui, un large coup de son épée venant trancher les 3 canons de l’arme, un revers manquant de tuer Morgoth qui avait plongé sur le sol, son pied balayant le sol afin de faire tomber son adversaire. Mais celui-ci réagit suffisamment vite, sautant pour éviter le coup, l’impérial ayant à peine le temps de ce relever pour faire face, reprenant sa lame avant d’engager le combat.


Mais l’homme était bien plus puissant que les deux autres, ses coups rapides et précis faisant reculer l’impérial qui déployait tout les efforts du monde pour ne pas ce faire tuer. S’il n’avait pas été un expert du style défensif il serait certainement mort depuis longtemps. L’homme en face de lui ne laissait aucune ouverture, frappant sans relâche dans des attaques qui semblaient parfait, ne faisant aucun mouvements inutile, Morgoth devant reculer le long du couloir avant d’atteindre les escaliers, comprenant d’un coup qu’il voulait le pousser à monter ceux-ci, ce qui lui permettrait de trancher une jambe sans la moindre difficulté.

*C’est mauvais…*

Serrant les dents l’impérial passa soudainement à l’attaque, laissant la lame de son ennemi s’enfoncer dans son épaule pour pouvoir le frapper du poing, l’assommant à moitié. Profitant de l’occasion il monta les marches quatre à quatre, débouchant sur une vaste terrasse, reprenant sa respiration et réfléchissant à l’identité des visiteurs indésirables.

*Des alliés ? Non, ils auraient eu un meilleur équipement. Des lunaires ? Ils seraient plus nombreux. Dans ce cas…*

Regardant vers le sol il vit, à travers les fenêtres, les trois personnes qu’il avait combattues fouiller le reste de la maison. Au moins n’y aurait plus de surprise de ce côté là désormais.

Emergeant de sa rêverie il constata que le quatrième assassin était déjà arrivé, laissant pour la première fois l’occasion à l’ex-général de l’observer, remarquant une seule différence avec une personne normale : un symbole, un petit médaillon qu’il portait au niveau de la gorge. En y repensant, les autres aussi avaient quelque chose de similaire, mais dans le feu de l’action il n’y avait pas prêté attention.



« Vous autres…vous faites partis de Rédemption »

Ce n’était pas une question mais une affirmation, une conclusion qui s’imposait d’elle-même.
Pour toute réponse l’homme repassa à l’attaque encore plus rapidement que la dernière fois, Morgoth n’arrivant plus à parer le flot grandissant d’attaque, sentant les coups ce rapproché dangereusement des ses points vitaux au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient.

Finalement son adversaire changea brutalement un de ses angles d’attaque, sa lame passant à travers la défense de Morgoth avant de s’enfoncer dans son bras, l’impérial poussant un cri de douleur. Aussitôt l’assaillant accentua l’attaque pour finir de trancher le membre, mais en vain. Quelque chose semblant bloquer la lame, comme si le bras était soudain devenu aussi dur que de l’acier, empêchant l’épée de plus s’enfoncer.

Souriant Morgoth releva sa lame en direction de l’homme qui n’eut d’autre choix que de lâcher la sienne. Profitant de l’opportunité l’impérial frappa violement d’un revers du bras l’homme qui alla s’écrouler dans les escaliers, dégringolant ceux-ci dans un vacarme assourdissant.
Fier de son petit coup l’ancien-démon observa sa prothèse en métal, déguisée en bras gauche, totalement inutilisable désormais mais dont l’utilité avait dépassée ses espérances. Finalement la perte de son bras gauche lui avait été utile.


Ce permettant de souffler un peu il jeta un coup d’œil à l’extérieur : Lucrétia étaient parvenue à sortir avec Claire, passant sans qu’un des trois assassins ne les voient. Relevant la tête dans sa direction le regard des époux ce croisèrent, Morgoth souriant en voyant qu’elles allaient bien…souriant comme il ne l’avait jamais fait…souriant d’une façon étrange…souriant au point que cela en devenait une grimace.

Baissant la tête il remarqua que deux lames lui avaient perforé la poitrine, une cinquième personne l’avait attaqué par derrière.



C’était finit

Le sang commença à recouvrir ses habits, ceux-ci ce teintant en rouge à une vitesse alarmante. Ses cinq sens le quittaient peu à peu il ne pouvait que regarder les deux lames qui lui traversaient le corps.
Des souvenirs commencèrent à s’entrechoquer dans sa tête, lui masquant la réalité pour laisser place à des images et des voix du passé...son passé.

« Ne t’inquiète pas. Je ne te veux aucun mal. Si c’était le cas tu serais mort depuis longtemps. »
« Qui est tu ? »
« Mon nom est Sparda, mais les gars d’ici m’appellent N°7 »

« MAIS QU’EST-CE QUE TU FOUT SPARDA ? CE N’EST PAS PARCE QUE LE CLONAGE EXISTE QUE TU DOIS…»
« Il n’y aura pas de clonage pour toi. J’ai désactivé nos deux puces mémoires avec tes codes, nous sommes tous les deux mortels désormais. »

Derrière lui il entendit l’homme retirer les deux lames, un jet de sang lui sortant de la poitrine.

« Incroyable, Reeve tu as du flair. Ils sont tous comme ça au GE ? »
« C’est un cas un peu particulier. Mais ça veut dire que tu acceptes Diante ? »
« Non. Ca veut dire que vous louez mes services jusqu’à ce que les caisses de l’Empire soient à sec. Et crois moi vous allez casquer »

« Laissez-moi vous présenter Lucrétia Crescent, notre nouvelle recrue »
« Heureuse de vous connaître »
« Je…moi aussi…très heureux…connaître vous »

Reculant sous le poids de la douleur il sentait ses forces l’abandonner rapidement, une flaque de sang commençant à ce formé à ses pieds.

« Alors qu’est-ce qui ce passe ? Tu sembles surpris de me revoir en vie. »
« Qu’est-ce que tu veux Sparda ? Encore me tuer ? »
« Tu sais…ce n’était qu’une mission. Mais J-A était la seule personne à qui j’obéissais, et maintenant qu’il est mort… »

Tu as lamentablement échoué dans ta mission. Tout ce qui arrivera désormais sera de ta faute Sparda.
« NON ! »
…
« Ne le laisse pas te manipuler »

Les mains sur ses plaies il tentait d’arrêter l’hémorragie, mais s’était inutile, il était déjà trop tard. Et comme si ce n’était pas suffisant son assaillant repassa à l’attaque.

« J’ai mes raisons de combattre »
« Tes raisons ? »
…
« Très bien. Seras Victoria, je t’accepte comme binôme. Essaye de ne pas me décevoir »

« POURQUOI ?! POURQUOI VOUS AVEZ FAIT CA ! »
« Car tu as refusée de le faire »
« MAIS IL ETAIT PEUT ETRE INNOCENT »
« Personne n’est innocent, surtout pas toi. Tu aurais put mettre fin rapidement à ses souffrances mais tu as refusée »
« Je ne pouvais pas le tuer ! »
« Est-ce que ça l’as empêché de mourir ? Ta pitié ne lui aura été d’aucune utilité »

Incapable d’esquiver il sentit les deux lames lui trancher la poitrine, faisant couler encore un peu plus son sang sur le sol. Mais malgré cela son corps le maintenait debout, refusant de s’écrouler.

« Veux-tu vivre ? » Je ne peux pas te garantir que le chemin sera facile, mais veut tu l’emprunter avec moi Seras Victoria ? »

« Seras…tu es enfin devenue quelqu’un »

Soudain il sentit quelque chose évoluer dans l’atmosphère, relevant la tête en direction du tueur, ses yeux s’écarquillant sur le coup de la surprise. Comment ? Pourquoi ? Est-ce que cela signifiait que…

Merci Reeve Tuesti. Repose en paix à présent

« S’il vous plaît. J’aimerais que vous épargnez Seras »
« Tu n’es pas en situation de demander quoi que ce soit »
« Je vois...Dans ce cas je n’ai pas le choix. Même si pour cela je dois redevenir un monstre. Même si je dois redevenir un démon

Avançant lentement, chaque pas lui demandant un effort incroyable, il laissait derrière lui une trainée de sang. Aussitôt l’assassin ce remis en position de combat, prêt à le combattre malgré la surprise qu’il éprouvait à le voir toujours en vie.

« Chut Claire, c’est bon…tout va bien »
« Claire… »

« Ne trouve pas tu celas magnifique ? Je crois savoir que tu l’as entraînée durant votre désertion, et pour ma part j’ai trouvé un cobaye très intéressant. A ton avis laquelle des deux remportera ce combat ? Une civile entraînée par un chasseur de primes, ou une succube entraînée par un démon ? A ton avis, combien de temps tiendra Lucrétia avant que Seras ne la mette en pièce ? »

Lentement l’impérial continuait son chemin, sa main ensanglantée ce levant en direction de l’homme, leurs corps arrivant à sa hauteur…avant qu’il ne le dépasse, ne lui prêtant aucune attention.

« Survit…Je suis heureuse de t’avoir connu »
« Seras… »
« Dit au revoir…de ma part…à Galrauch »
« SERAS !!! »

« Désoler vieux…mais tu va devoir encore patienter quelques années avant de me revoir »
« J’espérais que tu allais dire ça. Ne t’inquiète pas, j’attendrais le temps qu’il faut, on finira par ce retrouver, et l’endroit importe peut »

Surpris l’homme regarda Morgoth le dépasser, la main toujours levée en direction de l’horizon, regardant le vide devant lui. Mais ce n’était pas ce que l’ancien-démon voyait. Ce qu’il regardait, lui seul pouvait le voir, uniquement lui contemplait les deux personnes qui ce tenaient là, flottant au dessus du vide. C‘était à lui et à personne d’autre que Sparda et Seras souriaient.

« Le temps…est finalement…venu ? »

Approuvant d’un signe de tête Sparda lui tendit la main, l’invitant à les rejoindre. Souriant à son tour l’impérial repris sa lente marche, s’approchant de plus en plus prêt de ses anciens amis, ses doigts n’étant plus qu’à quelques centimètres de ceux de Sparda…puis ce fut la fin.


Son cœur s’arrêta de battre, ses muscles ce relâchèrent, la lueur rouge dans ses yeux s’éteignit, son corps bascula dans le vide, disparaissant dans l’obscurité.



Morgoth était mort


Son histoire s’achève ici

Non. Ca ne pouvait pas finir comme ça.


Abasourdie Lucrétia regarda Morgoth avancer lentement malgré le sang qui recouvrait son corps, tendre la main en direction d’une personne invisible, puis basculer dans l’obscurité.
Immobile, refusant d’admettre ce qui venait de ce déroulé sous ses yeux, elle attendait. Les précieuses secondes s’écoulaient rapidement, mais peut lui importait, il suffisait d’attendre. Attendre, attendre de le voir soudain émergé de la nuit, attendre de voir son corps sortir de l’obscurité avant de les rejoindre en courant, attendre de voir la lueur rouge de ses yeux éclairer l’ombre.

Mais rien ne venait, rien ne ce passait. Tout restait calme, tout restait silencieux. Qu’est-ce qu’il attendait donc ?

« PAPA ! »

Entendant le hurlement de Claire, Lucrétia émergea enfin de sa rêverie, le crie de sa fille la ramenant à la réalité. Alors, sans accepter l’évidence, elle serra la gamine contre elle et ce mis à courir. Chassant la foule de pensées qui s’entrechoquaient dans sa tête, tout son esprit n’était plus fixer que sur ce seul objectif : s’éloigner le plus loin possible, atteindre le fameux endroit dont il lui avait parlé, c’était désormais la seule chose qui comptait.

Enfin, après plusieurs longues minutes de course, elle s’arrêta. Déposant la fillette par terre elle reprit son souffle, ce tenant les côtes qui la faisait horriblement souffrir. Mais il n’y avait pas de temps à perdre, et dès que sa tête s’arrêta de tourner elle ce mis à fouiller à travers les amas de tranchages qui semblaient disposés en un vaste tas sur le sol.

« Maman…où est papa ? »
« Papa a dit qu’il nous rejoindrais ici »

S’empêchant tant bien que mal de réfléchir elle continuait d’occuper ses mains et son esprit à dégager les branches, chassant tant bien que mal l’image de Morgoth entrain de tomber.

« Je veux voir papa ! »
« Il a promis de nous retrouver ici. Alors…soit patiente. Il va venir…il va revenir »

Mais loin de ce calmer Claire ce mis soudain à pleurer, son visage devenant rouge alors qu’elle ce mettait à frapper la scientifique de ses petits poings.

« Non ! Pourquoi tu mens ? Je veux le voir ! Je veux… »

Incapable de ce retenir Lucrétia lui envoyant une violente baffe dans le visage, la fillette ce taisant sur le coup, mettant les mains sur sa joue tout en regardant sa mère sans y croire. Respirant difficilement, sa poitrine ce soulevant au rythme de sa respiration, la scientifique finit de dégager le tas devant elle, révélant une carrosserie en métal. C’était une navette, une petite navette où maximum trois personnes auraient put ce serrer, le genre de technologie apportée par les lunaires qui avait finit par ce banaliser malgré un coup excessif. Mais pour Morgoth la possibilité de s’enfuir rapidement en cas d’attaque n’avait pas eu de prix.

« Monte »
« Mais… »
« Obéis ! »

La joue encore rouge la fillette monta docilement à l’intérieur, s’installant alors que sa mère plaçait un petit objet à côté du siège avant de pianoter sur une série de touches, semblant chercher quelque chose parmi l’ensemble incompréhensible de données qui s’affichaient.


Soudain quelque chose surgit derrière elle, une ombre qui courait dans leur direction…une sixième personne !
Réagissant au dernier moment Lucrétia alluma son sabre laser, la lame bleu venant s’interposer entre elle et l’épée de son adversaire. Aussitôt un combat de force s’engagea entre les deux personnes, mais faiblesse physique de la femme ce faisant largement sentir alors que son sabre laser ce rapprochait inexorablement de son visage. Mais son entraînement avec Diante n’avait pas totalement disparu, et elle savait comment compenser cette faiblesse. Arrêtant soudain de résister elle fit un bond sur le côté, laissant la force ainsi libérée entrainer son adversaire dans une chute. Mais la personne en face d’elle avait réagie au quart de tour, ce réceptionnant sur les mains avant de ce remettre en garde. Aussitôt la femme, car c’était une femme, repassa à l’attaque.

Les coups s’enchainèrent rapidement, l’assassin maniant sa gigantesque épée avec une facilité et une rapidité déconcertante, frappant en direction des pieds ou de la tête, cassant les rythmes, ses angles d’attaques changeant brutalement. Malgré tout Lucrétia tenait bon, même si chaque coup la faisait reculer d’un pas. Mais tenir ce rythme lui demandait des efforts incroyables, et elle ne pourrait pas tenir longtemps comme ça.

« Maman ! »

Surprise les deux femmes regardèrent Claire qui était à moitié sortie de la navette, observant le combat. Mais loin de l’adoucir cette vision fit exploser l’assassin de rire, ce tournant vers la scientifique avec un sourire tordu, semblant véritablement aux anges.

« Et bien…c’est ta gamine ? Rassure-toi, après m’être occupé de toi ca sera son tour. Vous n’allez pas vous quitter bien longtemps »

C’était les paroles de trop, celle qu’il ne fallait surtout pas prononcer. Quelque chose craqua chez la scientifique, comme si elle venait soudain de saisir la situation. Il n’y avait plus qu’elle, plus qu’elle seule pour protéger Claire. Il n’y avait plus qu’elle car Morgoth ne reviendrais pas…jamais.

Folle de rage elle passa soudainement à l’attaque, donnant des coups à une vitesse impressionnante, la rage et la peur décuplant la puissance de ses coups, faisant reculer son adversaire qui ne semblait pas plus inquiète que ça par le soudain changement d’attitude de la scientifique. Un mauvais mouvement et Lucrétia en profita pour remonter son poing, frappant de toute ses forces l’assassin qui alla s’écrouler sur le sol, à moitié KO.

Respirant difficilement, reprenant son calme petit à petit, l’ex-déserteur ce dirigea en direction de la navette, ignorant ce que lui disait Claire pour pianoter sur les boutons du système de commande, faisant le point. Le système de guidage avait enfin réussit, mais il faudrait encore un petit moment pour que les moteurs ce mettent en marche et que la navette décolle.

Jetant un coup d’œil derrière elle, elle vit que son ennemie était déjà entrain de ce relever, attrapant son épée. C’était finit, jamais elles n’auraient assez de temps pour pouvoir s’enfuir. Sauf si…

« Maman, qu’est-ce qu… »

La fillette n’eut pas le temps de finir sa phrase : Lucrétia lui avait pris le visage entre les mains, l’embrassant sur le front, ses mains caressant ses joues alors qu’elle la fixait droit dans les yeux…une dernière fois.


« Au revoir mon ange »


Ignorant les hurlements de sa fille elle appuya sur un bouton, fermant le cockpit, coupant totalement le son en provenance de la navette, seul un peu hublot permettant de voir ce qui ce passait.

Alors, sans trembler, Lucrétia ce remis en garde, faisant face à son adversaire qui regardait la navette avec rage, comprenant ce que la scientifique voulait faire. Hurlant les deux femmes ce jetèrent l’une contre l’autre, leurs lames s’entrechoquant à pleine vitesse, tournoyant et frappant sans parvenir à atteindre le corps de leur ennemie, la scientifique luttant avec l’énergie du désespoir face à une adversaire qui la surpassait dans tout les domaines.

Enfin les moteurs finirent de chauffer, la navette commençant à s’élever lentement dans les airs. Observant toujours le combat à travers le hublot, la fillette eu tout juste le temps de voir le sabre laser de sa mère s’envoler alors qu’un coup plus puissant que les autres lui arrachait des mains.


La dernière chose qu’elle vit était l’assassin transpercer la jeune femme désarmée.



Sa dernière vision fut de voir Lucrétia mourir

La nuit commençait enfin à ce terminée, la Lune commençait à descendre doucement du ciel alors que les premiers rayons du soleil ne tarderaient pas à percer les ténèbres.


Assis en tailleur le voyageur continuait de réfléchir à la situation, sur les événements qui avaient put conduire cette gamine jusque dans ses bras. Depuis qu’il l’avait emmené avec lui elle ne c’était toujours pas réveillé, dormant profondément sans doute à cause de la fatigue physique.

Il n’avait marché qu’une heure avant de s’arrêter, déposant la fillette avant de faire un feu pour leur faire un peu de lumière. Ils n’étaient plus très loin de chez lui, mais il avait préfère ne pas trop la faire voyager avec sa blessure à sa tête, d’autant que lui-même était fatigué de la porter sur son dos.

« Que vais-je bien pouvoir faire de toi ? »





C’était la question qu’il ne cessait de ce répéter en observant l’enfant qui dormait à poings fermer. Sur le coup il n’avait pas réfléchit à la chose, mais maintenant la suite des événements commençait à l’inquiéter. Rien ne lui permettait de savoir d’où elle venait ou encore les événements qui l’avait conduite là, et moralité il devait s’occuper d’elle sans en savoir plus que ça.

« Ma pauvre. Tu n’as vraiment pas eu de chance apparemment. »

Lentement la gamine commença à ce réveillée, clignant des paupières, ce frottant les yeux avec ses petits poings, jetant des regards surpris tout autour d’elle.

« Alors, tu es enfin réveillée ? »

Ses yeux ce tournèrent dans sa direction, fixant l’homme un moment…avant de ce remplir de larmes. Réalisant que tout ça n’avait pas été un mauvais rêve, retrouvant l’affreuse réalité de la mort de ses parents, le visage de Claire commença à ce tordre de douleur.

Mais cela ne dura pas longtemps car le voyageur l’attrapa rapidement en dessous des épaules, la remettant debout, lui ébouriffant les cheveux comme la première fois, ce qui encore une fois eu l’effet de la calmer un peu. Relevant la tête elle tomba nez à nez avec la main tendue de l’homme, hésitant un peu avant de s’accrocher à elle.

« Ah…au fait. »

Ce retournant dans sa direction l’homme plia les genoux pour ce mettre à sa hauteur, leurs deux visage ce trouvant désormais l’un en face de l’autre.

« Je ne connais toujours pas ton nom. »

Pour la deuxième fois il tentait d’établir le contact oral avec la fillette, mais comme pour la première fois celle-ci resta impassible, comme si elle ne comprenait pas qu’il s’adressait à elle ou comme si…elle ne le comprenait tout simplement pas.





« Je vois. On ne doit pas parler la même langue. »

Posant sa main sur son torse il articula clairement ce qu’il disait, insistant bien sur chaque syllabe, parlant très lentement.

« Je…m’appel…

Il eu un moment d’attente

…Seifer Almasy. S E I F E R »

Sa main ce déplaça, allant de son torse jusqu’à celui de l’enfant, attendant une réponse. Mais rien ne vint, la gamine restant silencieuse…du moins pendant un moment.
Semblant comprendre elle tenta d’articuler une réponse, mais seuls des sons incohérents parvinrent à sortir de sa bouche.

« Allons ne t’inquiète pas, on fera sans. »


Lui reprenant la main le voyageur commença à reprendre la route, la fillette marchant docilement à côté de lui, l’enfant et l’adulte repartant ensembles.

« Nous y voila enfin. »

Il leur avait suffit de deux petites heures de marches pour finalement arriver à destination : un village perdu au milieu des montagnes, un endroit qui semblait vivre éloigné du reste de la civilisation, même si les quelques maisons qui s’y trouvaient présentaient une architecture assez moderne. Sans doute un coin tranquille que certaines personnes avaient eu les moyens de ce payer pour pouvoir ce reposer à l’abri du reste du monde.

Tenant toujours l’enfant par la main Seifer entra dans l’une des maisons, jetant des regards autours de lui comme si il c’était attendu à voir quelqu’un, consultant sa montre dès qu’il ce rendit compte que ce n’était pas le cas.

« Il n’est toujours pas rentré ? Quel maladroit. »

Faisant s’asseoir Claire devant une table il sortit un instant avant de revenir les bras chargé d’une corbeille de fruit et d’un plateau de viande froide, les déposant devant la petit fille dont le regard allait de la nourriture à l’homme, semblant attendre une consigne de sa part.

« Je ne l’ai pas empoisonnée tu sais. Je pense que tu dois avoir faim, même si ca risque d’être un peu lourd pour un petit déjeuné. »

Levant timidement la main elle attrapa une pomme, croquant dedans…avant de la dévorer littéralement, avalant ce qui lui tombait sous la main, mangeant tellement vite qu’elle finit par s’étouffer à moitié. Le visage rouge, toussant, elle saisit le verre d’eau que lui tendait l’homme, le vidant d’un coup sec.

« Hé là…pas la peine de t’étouffer. Mange doucement. »

Retrouvant une respiration normale la fillette finis son repas, jetant des coups d’œil furtifs tout autour d’elle, s’arrêtant sur un objet posé contre le mur : une épée. Une grande épée à deux mains qui était posée là comme si de rien n’était.
Suivant son regard Seifer tomba lui aussi sur l’arme, agitant la main pour lui dire que ce n’était rien.

« Ne t’en fait pas. Je n’ai jamais tué personne avec ça, ce n’est qu’un objet de collection. En fait j’en aie deux, et l’autre est actuellement entre les mains de… »

Un bruit de porte qui s’ouvre puis ce referme le faisant soudain stopper son monologue, des bruits de pas ce rapprochant de la pièce où ils ce trouvaient.

« Alors Squall, la chasse a été bonne ? »
« Pas trop mal. Mais pourquoi est-ce que… »

Entrant dans le salon le nouvel arrivant s’arrêta net, fixant l’enfant, semblant avoir été frappé par la foudre.

Le nouvel arrivant été légèrement plus petit que l’autre homme, ses cheveux en bataille et son rasage laissant à désiré le rendant bien moins accueillant que le voyageur, l’épée qu’il tenait au bout de la main accentuant cette impression.

« Et voici un très bon ami : Squall Leonhart. Ne fait pas attention à son apparence, il n’en a pas l’air mais en fait il est très sympathique. »

Seifer avait parlé d’une voix très détachée, poussant doucement Squall en avant, ne semblant pas ce rendre compte de l’état dans lequel celui-ci était, ou encore de la situation.

« Squall voici…et bien…en fait je ne connais pas son nom. »

Semblant retrouver un peu ses esprits Squall entraina l’autre homme à l’extérieur de la pièce, le plaquant quasiment contre le mur, semblant hors de lui.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? »
« Je ne suis pas doué en physionomie humaine, mais ca ressemble à une enfant. Je dirais dans les… »
« Arrête de faire l’imbécile ! D’où est-ce qu’elle vient ? »
« Sans vouloir passer pour un poète on peut dire qu’elle m’est tombée du ciel. »
« QUOI ?! Tu peux détailler là ? »
« Bien sur. Mais avant il faut que je m’occupe d’elle. »

Retournant dans la pièce Seifer constata que Claire avait finie de manger, celle-ci le fixant en attendant une nouvelle fois qu’il prenne une décision sur son sort, incapable de la moindre initiative.

Soupirant l’homme l’attrapa par la main, la conduisant jusqu’à une chambre qui semblait ne pas avoir servie depuis longtemps, la laissant s’allonger sur le lit, la fatigue la submergeant de nouveau.

« Bien, reste là et repose toi. Je reviendrais te voir tout à l’heure. »


Sortant de la pièce Seifer partis raconter toute l’histoire à l’autre homme, fermant la porte derrière lui.



Ce ne fut que plusieurs heures plus tard, alors que le soleil de midi atteignait son zénith qu’il rouvrit la porte, portant un plateau repas, ouvrant déjà la bouche pour parler…celle-ci restant ouverte alors qu’il jetait des coups d’œil frénétique dans toute la pièce, en ressortant au pas de course.

« Bouge toi, on a un problème. »

Assis derrière la télé Squall n’eut pas plus de réaction que ça, continuant de fixer l’écran sans laisser paraître le moindre signe d’intérêt…du moins jusqu’à ce que la chaise sur laquelle il était assis s’écrouler d’un coup, résultat d’un violent coup dans l’un de ses pieds.

« NON MAIS T’ES CON OU QUOI ? »
« Bouge toi je t’ai dit. Faut qu’on la retrouve. »
« Quoi ? »
« La fillette : elle a disparue. »

« Grouille toi, je suis certain que c’est par là. »
« C’est déjà ce que tu disais il y a deux heures. »

Dès qu’ils c’étaient rendus compte de la disparition de Claire les deux hommes c’étaient mis à sa recherche. De toute évidence elle c’était enfuie d’elle-même, la fenêtre au fond de la chambre ayant été ouverte, et plusieurs personnes qu’ils avaient rapidement interrogés leur confirmant avoir vue passer une fillette.

La seule question était simplement de savoir où elle pouvait ce trouver désormais. Elle avait très bien put prendre beaucoup d’avance sur eux, au moins quatre heures, et la rechercher dans un aussi vaste périmètre aurait été tout simplement stupide.

« Et si on s’arrêtais là ? Il est impossible qu’elle ait put retrouver son chemin alors qu’elle n’a fait le voyage qu’une seule fois, et à moitié endormie. »

Le visage grave Seifer ce tourna dans sa direction, réfléchissant à la question. Oui, ce qu’il disait n’était pas dénué d’intelligence. Lors de la première partie du voyage la gamine avait dormie sur son dos, et le reste du temps elle somnolait. Il était donc théoriquement impossible qu’elle ait put retrouver le lieu alors que lui-même, un adulte en pleine forme, recherchait désespérément ce lieux depuis le début de l’après-midi…sans succès.

« Tu as sans doute raison, mais c’est notre seule piste. »

Soupirant Squall leva les yeux au ciel. La nuit commençait déjà à tombée, et d’ici quelques heures les recherches allaient sérieusement ce compliquer.

« Très bien. Mais je te préviens, si dans une heure on ne l’a toujours pas retrouvée je rentre. De toute façon cela signifiera qu’on ne la retrouvera jamais. »

Lui jetant un regard noir Seifer commença à ouvrir la bouche pour répliquer, avant de la refermer. Cela ne servait à rien de discuter avec cette tête de mule, et cela était encore pire quand il y avait une part de vérité dans ce qu’il disait.

Enfin ils finirent par arriver en haut d’une colline qui dominait le reste des environs, leur permettant d’observant tout le paysage aux alentours, l’endroit même ou Seifer ce tenait encore au tout début de cette journée, alors que celle-ci venait tout juste de commencer.
Jetant un rapide coup d’œil circulaire il repéra un endroit au loin où plusieurs arbres avaient été littéralement brûlés, créant un vide au milieu de la forêt qu’il pouvait observer du haut de son perchoir.

C’était là.

« Voila, c’est là bas. »

Descendant rapidement la colline les deux hommes marchèrent plusieurs minutes avant d’arriver au point qu’ils cherchaient depuis midi : le point d’impact de la navette qui avait apporté la gamine.
S’approchant lentement, Squall regarda l’appareil avec curiosité, preuve que cette histoire n’était pas qu’une vaste blague. Mais quelque chose d’autre le marqua.

« Hé…mais c’est un model militaire. »
« Militaire ? T’es sur ? »
« Ouaip, sans aucun doute. Les deux ce ressemblent mais ce type blindage ne trompe pas. »

Un model militaire ? Mais pourquoi l’armée mettrait une enfant dans un engin pareil ? Ou alors qui pouvait bien posséder une navette militaire ?

Chassant cette foule de question Seifer avança en direction de m’appareil, constant de la porte de celui-ci c’était refermé. Apparemment il avait visé juste.
Appuyant sur un bouton il laissa la porte de la navette ce soulevé, révélant la fillette endormie profondément à l’intérieur, le visage plus calme qu’il ne l’avait jamais vu.





« Merde alors, t’avais raison. Comment tu…? »
« C’est la seule chose qui la raccroche à son passé. »

Au fond il pouvait la comprendre. Cette gamine avait dut subir des événements traumatisant, et dans ces moments là la réaction normale était de ce raccrocher à quelque chose. Pour elle, cette navette représentait autre chose d’un amas de métal : c’était un lien avec la vie qu’elle avait avant d’atterrir ici, comme si le fait de s’endormir à l’intérieur aurait put la faire ce réveiller dans un endroit connu.

« Pauvre gamine. »

Entrant à moitié à l’intérieur de la navette Seifer secoua doucement l’enfant, celle-ci ce réveillant lentement en ce frottant les paupières, ses yeux tombant sur l’homme. Mais cette fois-ci elle ne ce mis pas à pleurnicher, reconnaissant immédiatement Seifer qui la sortie de la navette.

« Et bien, qu’est-ce que tu nous as fait là ? »

Profitant que la petite fille était sortie, Squall commença à inspecter l’intérieur de la navette à la recherche d’un quelconque indice sur la provenance de celle-ci, sa main passant entre le cuir qui composant l’intérieur, finissant par sentir quelque chose au bout de ses doigts.

Content d’avoir enfin trouvé un indice potentiel il finit de sortir un objet déposé à côté du siège, celui-là même que Lucrétia avant mis avant d’être attaqué par le sixième assassin : un sabre laser au manche doré, celui de Morgoth.





« Où est-ce que tu as trouvé ça ? »
« C’était à l’intérieur de la navette. »

Une navette militaire, une fillette incapable de s’exprimer, et maintenant un sabre laser. Mais qu’est-ce que c’était que cette histoire ?

« C’est un model impérial. »

Surpris Seifer ce retourna en direction de l’autre homme qui continuait d’observer l’arme sous toutes ses coutures.

« Qu’est-ce qui te fait dire ça ? »
« Et bien on peut voir les emblèmes de l’Empereur LoloAsren ici. Et tiens, qu’est-ce que… »

Squall s’arrêta soudain, immobilisant la position dans laquelle il tenait le sabre laser, la faible lueur du soleil révélant deux filagrammes incrustés sur le manche. L’un portait l’inscription "Adeptus Custodes", le nom de la garde du palais impérial. Mais c’était surtout l’autre qui l’avait interpellé, l’inscription d’un nom : "Morgoth".

« Tu as trouvés quelque chose ? »

Mais Squall ne l’écoutait déjà plus, ses yeux…non, l’ensemble de son visage étant vidé de toute expression, de tout sentiment, comme si ce qu’il venait de découvrir l’avais littéralement assommé. Enfin, sa tête tourna lentement en direction de la gamine, la fixant comme si c’était la première fois qu’il la voyait, avant de revenir poser son regard sur l’arme, ces yeux allant alternativement de l’un à l’autre de plus en plus vite.

« Qu’est-ce qui ce passe ? »

Sa question ce perdit sur ses lèvres, l’autre homme refusant toujours de répondre. Commençant à être légèrement inquiet par la situation le voyageur tapa la tempe de l’autre, ne faisant même plus attention à ce qu’il disait.

« Est-ce qu’il a

































































un problème Diante ? »
« Michael…je crois…que je connais cette gamine. »

Incrédules Diante et Michael Cry ce tournèrent en direction de Claire, le Chasseur de primes et l’Archange fixant avec surprise la fille de Morgoth.

Assis sur une chaise il regardait la jeune femme s’avancer au milieu de la pièce dans laquelle ils ce trouvaient tout les deux. Malgré des blessures encore visibles sur son visage seul le berceau qui était posé à l’extrémité de la pièce l’intéressait, son regard plongeant à l’intérieur.

« C’est…une fille »

Mettant sa main à l’intérieur du berceau le visage de Lucrétia s’illumina l’espace d’un instant.

« Claire »




« Tu es sur de ton coup ? »

Emergeant de sa rêverie Diante releva la tête en direction de son frère, tenant toujours le sabre laser doré entre les mains. Depuis la veille au soir Michael n’avait cessé de lui posé la même question, au point de parfois le faire lui-même douté. Mais après être revenu à chez eux avec Claire ils avaient décidés d’un commun accord de prendre une bonne nuit de repos pour réfléchir à tout ça…c'est-à-dire jusqu’à maintenant.

Haussant des épaules l’ancien chasseur de primes tourna son visage en direction de Claire, l’enfant étant assise sagement sur une chaise, les observant sans les écouter, aussi passive qu’à son habitude.

« Oui. J’en suis sur. »

Il n’avait plus aucun doute à ce sujet : la gamine qui ce trouvait à quelques mètres de lui était le bébé qu’il avait fait naître au court de sa désertion avec Lucrétia.

« Je croyais pourtant de le sabre laser avait été détruit par le… »

A son tour l’Archange ce tourna en direction de Claire. Même si elle ne semblait pas comprendre un trait mot de ce qu’ils disaient, il ne pouvait pas prendre le risque de parler de ce genre de chose devant elle. Après tout comment savoir ce que ses parents lui avaient dit à ce sujet.

« le tu-sais-quoi. »
« En effet, d’autant que tu étais toi aussi là quand il lui a arraché le bras et broyer l’arme. Mais Morgoth aimait beaucoup cette arme, ca ne serait donc pas surprenant qu’il l’ait fait reforgé. »

Oui, ca lui ressemblait parfaitement.

« Et l’âge ? »
« Croissance accélérée. Tu crois vraiment que l’Empire aurait accepté de jouer à la maternité ? »
« Et si tu arrêtais de me prendre pour un imbécile ? »

Surpris l’ex-impérial fixa brièvement Michael, prenant un air innocent qui ne dura pas longtemps. Impossible de lui mentir sans qu’il le sache…toujours aussi chiant. Mais il avait raison : une autre raison le persuadait que l’enfant était bien Claire Crescent.

« Allons, tu veux me faire croire que comme par hasard il a fallu que sa fille atterrisse à côté de moi ? Combien y a-t-il de chance pour que cela ce produise ? »
« Une sur…une. Passe le moi. »
« Quoi ? »
« Passe-moi ton pendentif. »

Sans comprendre l’intérêt du geste l’Archange décrocha de son cou un pendentif que lui avait donné Diante dès les premiers jours où ils avaient commencé à travailler ensemble.
Content de voir qu’il le portait toujours son frère le tin un moment dans sa main, souriant légèrement, restant silencieux jusqu’à ce que Michael ce décide à comprendre.





« TU AS OSER ME METTRE UN TRACEUR ? »
« J’avais laissé le code à Lucrétia avant de partir. Et avoue que ça a fonctionné. »

Michael ne répondit pas, ce replongeant dans ses souvenirs. Cette impression de voir la navette lui foncer dessus, cette immobilisation alors qu’elle n’était plus loin de lui…oui, tout semblait ce tenir.
Puis soudain il sembla réaliser quelque chose, sa voix ce faisant désormais plus sèche, replie de colère.

« Et pourquoi là tu mis sur MOI?! »
« Parce que…parce que…si ils avaient des ennuis autant qu’ils tombent directement sur le plus fort de nous deux. »

Le silence retomba lourdement entre les deux frères, le chasseur de démon restant sans voix. C’était l’une des premières fois que Diante ce mettant en sentiment d’infériorité comparé à lui, reconnaissant clairement que de eux l’Archange était le plus fort. Pour en arrivé là la situation devait vraiment l’inquiété…sans doute à raison.

Ce levant Diante alla en direction de la gamine, pliant les genoux pour ce mettre à sa hauteur. Si Morgoth et Lucrétia lui avaient appris une langue, alors ça devait être la langue maternelle de son père, et quand le chasseur de primes ce mis à parler ce fut en français.

« Tu t’appel bien Claire ? »

Surprise l’enfant tourna la tête dans sa direction, entendant une langue qu’elle comprenait pour la première fois depuis deux jours. Mais elle ne parla toujours pas, ce contentent d’hocher la tête en signe s’approbation, cette réponse satisfaisant Diante qui ce tourna vers son frère en signe de victoire.

« Bon…très bien, admettons que tu as raison. Et maintenant ? »
« Et bien, si la navette à suivit ton signal on peut sans doute remonter celui-ci et trouver son point de départ. »
« Tu sais que ça risque de prendre beaucoup de temps n’est-ce pas ? »
« Oui…mais tant pis. Apparemment ces deux imbéciles vont devoir attendre avant qu’on leur ramène leur fille. »

Il avait parlé d’une voix très détachée, mais l’atmosphère changea presque aussitôt. C’était la première fois qu’il parlait d’eux depuis qu’ils avaient trouvés Claire.

« Diante… »
« Bha oui. Franchement de mon temps la punition consistait simplement dans sa chambre sans dessert. »
« Diante… »
« J’ai toujours su que Morgoth ne ferais pas un bon père de famille, mais là il me déçoit particulièrement. »
« Petit frère… »
« Et cette imbécile de Lucrétia. Combien de fois lui aie-je dit de… »
« DIANTE ! »

Le monologue s’arrêta instantanément, Diante s’arrêtant même de bouger, le hurlement ayant stoppé son délire.

« Je n’ai pas franchement envi de dire ça…mais tu sais comme moi qu’il ne l’aurait pas mise dans cet appareil sans une bonne raison. »
« Ca tu n’en sais rien. »
« Diante…il va falloir te faire à l’idée qu’il sont peut-être mort. »
« LA FERME ! »

Incapable de ce retenir il envoya son poing voler en direction du mur, celui-ci ce fissurant sous la force de l’impact. Tremblant de ton son long l’ex-impérial ce tourna en direction de son frère, forçant un sourire amusé sur ses lèvres.

« Arrête, tes blagues sont vraiment nulles. »

Les yeux brillants Diante jeta un coup d’œil dehors. Non c’était impossible. Après tout ce à quoi ils avaient survécu, les deux époux n’avaient pas put mourir aussi bêtement. Sinon à quoi auraient servis tout ces combats, et le sacrifice de Seras ?


Ils ne pouvaient pas être morts, c’était impensable.

Il leur avait fallu plus de temps encore qu’ils ne l’avaient prévu. Trouver quelqu’un pour remonter le signal en faisant des allers-retours, localiser précisément le lieu d’origine, organiser le trajet sous de faux noms…tout cela leur avait pris prêt de 3 semaines, trois longues semaines durant lesquelles l’impatience de Diante n’avait cessé de grandir, incapable de tenir en place, rongeant son frein en attendant une évolution.

Mais leur attente avait été finalement récompensée, et après plusieurs heures de transport et de marche c’est sous une pluie torrentielle que les deux frères Cry, accompagnés de Claire, arrivèrent à la maison que Morgoth avait loué pour… ce qui avait été sa dernière permission.

« C’est bien là Claire ? »

De l’extérieur rien ne semblait changé : aucune vitre cassée, pas une trace de sang sur les murs, la serrure cassée étant le seul signe que quelque chose c’était déroulé ici. Mais en réalité cette tranquillité n’était qu’une apparence, et cela Diante comme Michael pouvaient le sentir : l’atmosphère et l’odeur de la mort. Un combat c’était déroulé ici.

Soudain Claire lâcha la main de l’Archange, ce libérant de sa poigne pour courir en direction de la porte ouverte, laissant derrière elle les deux frères surpris, le chasseur de primes commençant à s’avancer pour la rattraper.

« Hé ! Re… »

Il n’avait fait que quelques pas avant que son aîné lui mette la main sur l’épaule, hochant la tête de gauche à droite.

« Laisse la faire. »

Désormais seule la gamine s’immobilisa devant l’entrée, semblant redouter ce qu’elle pourrait trouver derrière cette porte. Cela faisait plusieurs semaines qu’elle avait quittée cette endroit, plusieurs semaines depuis que sa mère l’avait poussée de force dans cette navette avant de combattre pour lui laisser le temps nécessaire.

« Alors Claire ? Tu es enfin rentrée ? »

Cette voix…
Entrant à l’intérieur du bâtiment la gamine tomba nez à nez avec Lucretia qui la regardait tendrement, la mère et la fille ce retrouvant comme si rien ne c’était passé, un immense sourire de soulagement éclairant son visage.

« Le paysage est magnifique n’est-ce pas ? Tu va voir, on va passer de bonnes vacances ici. »


Hein ? Passer de bonnes vacances ? Que voulait-elle dire ?

Mais au fur et à mesure qu’elle ce posait cette question Lucretia commença à disparaître, la vision s’éteignant alors que ces paroles faisaient échos dans sa mémoire comme ceux qu’elle avait entendu le premier jour où ils étaient arrivés ici.

Finalement l’image de sa mère finit de s’évanouir, laissant l’orpheline seule…désespérément seule.

« Pas de doute, on est au bon endroit. »

Derrière elle, les deux frères avaient finis par passer la porte, observant l’intérieur de la maison : tout était sans dessus-dessous, des impacts de balles ce faisant voir sur le sol non loin d’un canapé, de nombreux meubles ayant été jetés par terre…apparemment les assassins cherchaient quelque chose.


Insensible au désordre qui régnait Claire commença à avancer, ce dirigeant vers l’escalier au fond de la pièce, des voix ce répercutant dans sa tête quand elle reconnaissait un endroit particulier.

« Ah ah, je te tiens ! »
« Arg…oh non, un infiltré ennemi ! Pitié ne me tuez pas ! »
« Trop tard ! Tu va mourir ! »
« Claire, laisse ton père tranquille »

Atteignant l’escalier elle commença à monter doucement les marches.

« Aller, dépêche toi d’aller ranger ta chambre. »
« Mais pourquoi, elle est très bien comme ça. »
« Arrête de discuter et fait le. »

Arrivée au premier étage elle jeta un coup d’œil sur sa gauche, un des derniers endroits où elle avait vu son père lorsque celui-ci avait tiré sur l’une des personnes pour leur permettre de sortir. Il ne restait de cet événement plus qu’un pistolet posé sur le sol, son triple canon gisant en deux parties séparées l’une de l’autre par un coup de lame.

« Non, non, et non ! »
« S’il-te-plaît. Je te jure que je ferais attention. »
« Non mon ange. Je n’ai pas envi que tu te blesse avec. Et les armes ne sont pas des objets pour les petites filles. »

Après un moment d’arrêt elle ce remit à monter les marches, allant jusqu’à la terrasse qui ce trouvait au dernier étage de la vaste maison. C’était du haut de cet endroit que l’impérial avait disparu de son champs de vision, transpercé de deux lames.

La seule preuve de ce combat, l’unique trace de ce qui c’était déroulé ici, était une épée posée au milieu d’une flaque de sang…l’épée de son père.





« Cette épée… »

Diante avait finit par la rejoindre, accompagné de Michael, les deux hommes fixant la gamine avec appréhension alors que celle-ci s’avançait lentement vers la flaque de sang…finissant par tombée à genoux devant.

« Pou…pour… »

Surpris les deux frères ce demandèrent stupidement d’où pouvait provenir cette voix, avant de ce rendre compte qu’elle sortait de la gorge de Claire.

« Pour…pour… »
« Claire…tu parles ? »

C’était la première fois qu’elle parlait devant eux, la toute première fois qu’elle ne retenait plus le flot de larmes qui s’écoulait le long de ses joues.

Le fait de revenir ici, le fait de voir par ses propres yeux la réalité, pouvoir constater d’elle-même que tout ceci n’avait pas été qu’un mauvais rêve…tout cela avait brisé la coquille dans laquelle elle s’était enfermée depuis tout ce temps, ce mur de silence derrière lequel elle s’était réfugiée.

Le sort était rompu, et désormais elle pouvait s’exprimer.





« Pour…Pourquoi ? Pour…quoi ? »

Telle était la question qu’elle ne cessait de ce poser. Pourquoi tout cela ? Pourquoi ses parents avaient-ils était tués ? Pourquoi n’avaient-ils pas réussit à ce défendre. Quels crimes avaient-ils commis pour qu’on les tue ainsi.

« NNNOOOONNNNN ! »

Son cri déchira l’air, brisant le silence qui avait finit par s’installer autour d’eux. Ce n’était pas de la peine ou encore de la tristesse qui faisaient échos à ce hurlement, mais du désespoir. Plus effrayant que toutes les larmes du monde ou tous les mots qu’elle n’aurait jamais put dire Claire hurlait son désespoir.

Car elle avait compris : compris que jamais plus elle ne pourrait vivre une enfance normale, que Lucretia ne la prendrais plus dans ses bras, que Morgoth ne serait plus là pour lui interdire de faire des choses…que jamais plus elle ne ce les reverrait.

« Claire… »

C’étant suffisamment approché d’elle Michael la fixant avec un mélange de pitié et de tristesse, semblant chercher quelque chose à dire pour la consoler, sans pour autant y parvenir.



« Qu’est-ce que c’est que ça ? »

Surpris Diante avait tourné ses yeux en direction du bas de l’escalier, tendant l’oreille. Ce qui n’avait été au départ qu’un simple petit grincement était désormais devenu un son distinct : des bruits de pas. Quelqu’un marchait au rez-de-chaussée !

Ignorant le reste Claire ce releva brutalement, sortant de la terrasse pour descendre les escaliers quatre à quatre, ayant à peine le temps de voir une ombre rentré dans l’une des pièces du rez-de-chaussée. Manquant plusieurs fois de tomber la fillette finit par arrivé en bas, courant en direction de la pièce dans laquelle l’ombre avait disparue, ouvrant la porte d’un coup sec.

« C’est toi papa ? »
« Je te retrouve enfin. »

Non, cette personne devant elle. Il avait la même voix, à peut-prêt la même taille…mais ce n’était pas lui. L’homme en face d’elle portait de longs cheveux blancs, bien qu’il ne semble pas vieux, son torse nu révélant une impressionnante musculature, un petit symbole blanc sur fond noir accroché sur sa ceinture. Mais plus inquiétant encore étaient les deux épées qu’il portait en croix, et le fusil sniper qu’il tenait au bout des mains.

« Mais…vous… »

Maintenant elle le reconnaissait enfin, son visage lui redevenant familier : celui de l’homme qui, embusquer derrière un canapé, l’avait visé avec une arme à feu alors que sa mère tentait de la faire sortir de cet enfer.

Celui d’un homme qui faisait partit des assassins de ses parents, et qui désormais levait son fusil pour la tuer à son tour.


« Il est temps de finir le travail. »

« Il est temps de finir le travail. »

Immobilisée par la peur Claire ne pouvait que regarder, voir le canon du fusil ce lever lentement en direction de son front, observer les yeux vides de toute pitié de l’homme en face d’elle. Les dents claquant, les yeux pleurant, elle était tétanisée, ne songeant même pas à l’idée de s’enfuir ou tout simplement de bouger, son corps attendant simplement la mort.

Soudain l’assassin changea brutalement son angle de tir, mettant son arme à la verticale devant son torse, contrant un violent coup de pied qui lui était destiné, reculant d’un bon mètre sous la force de l’impact.
Mais en réalité ce n’était pas simplement un pied qu’il venait de contrer, mais une personne qui lui avait littéralement sauté dessus, cette même personne qui ce réceptionna sur le sol avant de sortir deux desert eagle de sa ceinture et des les pointer en direction de l’assassin qui avait fait de même avec son fusil sniper.

« Psss…décidément tu es bien leur fille : il faut toujours te surveiller. »

Souriant légèrement Diante lui jeta un petit coup d’œil complice avant de ce reconcentrer sur l’homme qui ce tenait en face de lui, le menaçant toujours de son arme, les deux hommes ce défiant du regard sans pouvoir agir.

« Qui es tu espèce d’…? »
« Est-ce que c’est toi ? »

Ne semblant pas l’avoir entendu l’homme le dévisagea, posant cette question dont lui seul semblait comprendre le sens.

« Hein ? Qu’est-ce que tu… »

Le chasseur n’eut pas le temps de finir sa phrase que l’assassin avait pointé son arme en direction de Claire, faisant feu presque aussitôt. Réagissant plus par instinct qu’autre chose Diante ce jeta sur la fillette, l’aplatissant sur le sol alors que la balle leur passait au dessus de la tête.

Jurant l’ex-impérial commença à ce relever…aussitôt stoppé par la vision d’un fusil sniper déjà rechargé qui était littéralement posé contre son front.

*Putain, il est rapide*

Mais bizarrement l’assassin ne semblait pas ce satisfaire de la situation, continuant de le dévisager intensément, semblait faire appel à ses souvenirs. Puis finalement il reprit la parole, celle-ci étant beaucoup plus dure et arrogante que ce qu’il avait put entendre avant.

« Qui es tu ? Tu lui ressemble. »

Un léger instant de distraction pendant que l’homme parlait suffit à Diante pour ce mettre en action : sa main saisi le canon de l’arme il l’orienta en direction du mur, levant une de ses armes en direction de l’assassin. Mais celui-ci avait réagit au quart de tour, son pied heurtant violement l’arme de Diante qui voltigea le long de la pièce.

Lâchant le fusil sniper l’assassin ce jeta en arrière, commençant à dégainer ses deux lames.

« En voila une surprise. »

Aussitôt les deux hommes tournèrent la tête en direction de Michael qui ce tenait posé sur le rebord de la porte, observant la scène les bras croisés, un petit sourire en coin sur le bout des lèvres.

« Ca fait longtemps Zachary. »

Pendant un moment Diante ce demanda stupidement à qu’il son frère était entrain de s’adresser, réaliser au bout de quelques secondes qu’il parlait à l’assassin dont le regard allait de l’un à l’autre, comme si il cherchait à les différencier…avant de pousser une exclamation pour montrer qu’il venait de comprendre.

« Je vois. C’est Diante n’est-ce pas ? »
« En effet, c’est bien lui. »
« Je m’attendais à bien des choses mais pas à ça. Qu’est-ce que tu fout là ? »
« Ca serait plutôt à moi de poser cette question. »

Bien que la discussion soit restée sur un ton très calme, l’atmosphère c’était elle instantanément tendue dès que Michael avait finis sa phrase, l’Archange rentrant dans la pièce pour ce poser devant l’homme qu’il semblait connaître, laissant Diante et Claire derrière lui.

« Il y a eu un double meurtre ici, et tu viens de tenter de tuer la seule survivante de ce massacre. Dois-je en conclure que tu fais partis des responsables ? »
« Tu appel ça des meurtres maintenant ? »
« C’est donc un oui Zachary ? »

Il n’eut aucune réponse, pour peu que cela fût vraiment une question. Enfin Michael repris la parole, considérant ce silence comme une approbation.

« Je vois…dans ce cas tu pourras répondre à une autre question : ceux qui t’accompagnaient étaient ils eux aussi des nôtres ? »

Zachary ce contenta d’approuver d’un signe de la tête, ce qui finit d’exaspérer Diante qui saisi son frère par l’épaule, comme si il cherchait à lui rappeler sa présence.

« Ca te gênerais de faire les présentations ? »
« Hein ? Oh oui…désoler. »

Prenant une grande inspiration Michael fixa Zachary, cherchant ses mots.

« Il s’appelle Zachary, nous avons été des rivaux à une époque. Et comme les autres qui sont venus ici c’est un…






chasseur de démons. »

« C’est un…chasseur de démons. »


Ces paroles résonnèrent dans la tête de Claire, comme un écho qui aurait refusé de s’arrêter ou même de diminuer. Démons…que voulais il dire ? Etes-ce un nom de code, ou croyait il vraiment ce qu’il venait de dire ?
Mais hormis elle personne ne semblait trouver le mot suffisamment étranger pour le relever, Diante semblant bien plus surpris par autre chose.

« Un Chasseur hein ? Et depuis quand avons nous le droit de tuer des innocents ? »
« Des innocents ? Mais de qui parlez-vous donc ? »

Zachary avait de nouveau repris sa voix hautaine et orgueilleuse, lui parlant comme si il n’était rien de plus qu’un petit enfant particulièrement stupide venu s’inviter au milieu d’une discussion entre adulte. Une voix bien différente de celle qu’il prenait quand il parlait à Michael.

« Je parle des deux personnes que toi et tes petits camarades avez assassiné espèce de connard ! »

Hors de lui Diante commença à esquiver un mouvement en direction de son deuxième desert eagle, son frère lui attrapant la main pour stopper son geste, lui faisant signe de ce calmer. Laissant son cadet retrouver son sang froid l’Archange ce tourna en direction de son ancien rival.

« J’ai une autre question pour toi : Où sont ils ? »
« De quoi parles-tu ? »
« Il n’y a aucun cadavre dans les environs. »

L’espace d’un moment un espoir fou commença à envahir la fillette, le même qu’elle avait connu il y a quelques dizaines de minutes plus tôt : si il n’y avait aucun cadavre alors peut-être qu’ils pouvaient être…mais cet espoir s’évanouit à l’instant même où Zachary poussa un soupir de dédain.

« Des hommes en armures rouges sont venu les récupérer. Sans doute des soldats de l’armée Impériale. »
« Je vois. Mais pourtant tu es resté ici tout ce temps ? »
« Oui. Je me doutais qu’elle reviendrait ici, et que je pourrais ainsi finir le travail. »

Malgré ses paroles le chasseur de démons parlait d’une voix très détachée, comme si il était entrain de raconter un détail mineur. Mais aucun doute n’était permis, son "travail " consistait ni plus ni moins à tuer Claire.

« Aller Michael, maintenant pousse toi. »
« Avant j’aimerais savoir une chose : qui étaient les autres avec toi, et qui est la personne qui vous a envoyé sur cette mission ? »

Pendant un moment il n’y eu aucune parole, aucune réaction, comme si il n’avait tout simplement pas entendu la question, ou était devenu muet. Puis un son commença à sortir de son corps, augmenter en intensité au fur et à mesure des secondes : un rire. Zachary riait, d’un rire ouvertement moqueur, comme si Michael avait malgré lui prononcer quelque chose de drôle, ce qui énerva prodigieusement Diante.

« Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ? »
« Et bien…je trouve cela assez amusant alors que Michael dois parfaitement connaître nos règles. Et c’est d’autant plus drôle venant de…"l’un des trois". »

"L’un des trois"…à cette simple expression le visage de l’assassin c’était raidi, fixant désormais l’Archange avait une hostilité ouverte qui avait fait place au respect dont il avait fait preuve jusque là, cette dernière phrase ayant fait remonter d’amers souvenirs dans sa mémoire, détail qui n’avait pas échappé à l’aîné des frères.

« A ce que je vois tu ne t’es toujours pas remis de ce jour. »
« A ta place je ne… »
« Il serait peut-être temps d’accepter leur choix non ? »

Perdant son calme Zachary dégaina ses deux armes à une vitesse tout simplement prodigieuse, commencent à s’avancer en direction de Michael avant de s’arrêter brutalement, faisant tournoyer ses épées devant lui pour former un écran protecteur qui vint arrêter la salve de balles envoyés par le desert eagle de Diante.

« Je ne le répéterais pas une deuxième fois Zachary : donne moi le nom de ceux qui étaient avec toi ainsi que la personne qui vous a envoyé ici. »
« Qu’est-ce que cela peut bien te faire qu’un démon soit mort ici ? »
« Il n’y avait pas de démon ici. Les deux personnes étaient de simples humains. »

La remarqua stoppa un moment l’assassin, ce demandant si Michael parlait sérieuse ou non. Puis il finit par hausser les épaules dans un signe de dédain.

« Bon, et alors ? Deux personnes sont mortes, désoler. »
« DESOLER ?! »
« Qu’est-ce que ca peut changer ? On ce bat pour exterminer des démons je te rappel. »
« ET TU CROIS QUE CA NOUS PERMET DE TUER DES INNOCENTS ?! »

Jamais Diante n’avait été aussi furieux. Cet homme avait tué Morgoth et Lucrétia, mais cela ne semblait pas provoquer des remords plus que cela malgré le fait qu’ils soient simplement humains. La seule chose qui semblait l’inquiéter était désormais le fait de voir Claire toujours en vie.

« Bon, vous avez de la chance que je soit de bon humeur. Si vous tuer cette fillette à ma place je passerais l’éponge sur ce que j’ai put entendre. »
« Quoi ? »
« Michael : tu m’as ouvertement demandé de trahir notre règle d’or, ce qui est très grave venant de "l’un des trois". Mais j’oublierais ce que j’ai put entendre si tu la tue à ma place. »
« Et tu penses vraiment que… »
« Nous avons interdiction d’entraver la mission des autres. Soit vous la tuer rapidement soit je m’en occuperais à ma façon. A vous de choisir. »

Depuis qu’il avait entendu la proposition Michael n’avait pas adressé une seule parole, semblant en proie à un conflit intérieur. Les paroles de Zachary avait visées juste, et au fond de lui-même il savait ce qu’il devait faire.

Le visage fermé il ce retourna, s’avança en direction de Claire alors que sa main ce mettait sur la garde de son épée, cette même arme que la fillette avait vu posé contre le mur le premier jour où l’Archange l’avait recueillit.





« Arrête ça ! »

Soudain pris d’un doute le chasseur de primes ce plaça devant la fille de Morgoth, posant lui aussi sa main sur la garde de son épée, fixant son frère d’un œil mauvais qu’il n’avait plus eu depuis le temps où un de ses principaux objectifs était de le tuer.





« Pousse-toi Diante. »
« Je ne peux pas te laisser faire ça. »
« Tu ne peux pas comprendre. Maintenant laisse moi passer. »
« Va te faire voir ! »

Après un long soupire de lassitude Michael envoya son poing volé en direction du visage de Diante, la force du coup l’envoyant directement au tapis, laissant de nouveau le champ libre en direction de Claire.
Ils n’étaient désormais plus qu’à deux mètres l’un de l’autre…un mètre…finalement l’un en face de l’autre, l’adulte et l’enfant l’un en face de l’autre, Michael finissant de dégainer son arme.

« Je suis vraiment désoler Claire. »

Sa main ce souleva…pour aller ce poser sur la tête de la gamine, lui caressant les cheveux comme il l’avait fait la première fois qu’ils c’étaient vu.

« Je ne t’offre pas une voie facile. »

Son épée toujours en main l’Archange ce tourna en direction de l’assassin, le fusillant littéralement du regard.

« Qu’est-ce que ça signifie ? »
« Ca signifie que j’emmerde nos règles. Si quelqu’un veut tuer Claire alors il faudra d’abord qu’il me passe sur le corps. Et si tu refuses de répondre à mes questions alors je vais t’arracher les réponses de force. »

Jamais Michael n’avait semblé aussi furieux, pas même quand il affrontait Diante ou le Démon autrefois, et l’espace d’un instant tout ceux qui étaient dans la pièce purent sentir la fureur déborder de son corps.
Mais loin de ce laisser impressionner Zachary ce contenta de sourire, ce mettant en position de combat, ses deux épées à l’apparence étrange dirigées en direction de son ancien rival.

« Comme c’est amusant. Si je te tue cela prouvera "qu’ils" ce sont trompés, et "ils" me choisiront pour te remplacer. »
« Psss…sache que ce n’est pas "ça" qui fait notre force. »

Derrière eux Diante commença à ce relever, mettant la main sur la garde de son épée, prêt à ce joindre au combat.

« Veille sur elle. »
« Quoi ? »
« Ce type, je n’ai besoin de personne pour le battre. »
« Non ! Michael ! »

Surpris les trois hommes ce retournèrent en direction de Claire qui venait de parler, ses yeux pleurant de peur : la peur de voir de nouveau quelqu’un mourir à cause d’elle, pour tenter de la protéger. Jamais plus elle ne voulait connaître ça.





Mais à cette peur l’aîné des deux frères ce contenta de répondre par un sourire amical, le sourire d’un homme certain de ce qu’il faisait.

« Ne t’inquiètes pas, je te promets que tout ira bien. »

Enfin il ce tourna en direction de l’assassin, les deux rivaux ce mettant en position, leurs lames orientées en direction de l’autre.

« Tu es prêt Zachary ? »
« Amène toi, je vais te démolir Michael. »

Il n’y eu pas de provocation, pas d’insulte, aucune tentative d’intimidation. Tout les deux avaient dépassé ce stade depuis longtemps, et pour l’heure leur combat ce limitait à une lutte psychologique : qui craquerait le premier ? Lequel des deux romprait le calme pour enfin enclencher les hostilités ?


Ce fut Zachary qui passa à l’attaque le premier : une de ses lames en retrait il fonça en direction de Michael, jetant sa deuxième épée sur son rival qui contra le coup facilement. Mais l’assassin avait l’avantage d’avoir deux lames, et c’est ce moment qu’il choisit pour le rappeler : il ramena brutalement son autre arme en direction des jambes de Michael, celui-ci ne pouvant plus parer.

Réagissant au dernier moment l’Archange poussa brutalement sur le manche de son arme, rejetant la première épée de son adversaire, avant de ce baissé pour esquiver le deuxième coup in extremis, sentant la lame lui passer au dessus de la tête.

Ayant désormais repris l’avantage Michael balança son épée en direction des jambes de son adversaire, ayant la même intention. Mais celui-ci avait réagit à l’instant même où son attaque avait échouée, pivotant d’un quart de tour si bien qu’il ce trouvait désormais de profil. Ainsi, au lieu de rentrer au contact de ses jambes, la lame s’arrêta net au contact d’un de ses fourreaux qui de toute évidence avaient été pensées à cette intention.

Avec un rictus Michael ce jeta en arrière, allant jusqu’au fond de la pièce pour reprendre son souffle et analyser la situation.

« Tu t’es amélioré, mais je reste le meilleur de nous deux. »

Ignorant les paroles de Zachary, l’Archange réfléchit à la situation. Même si ils ce trouvaient dans un salon assez vaste cela restait un espace qui deviendrait vite restreint, et grâce à ses deux armes son ancien rival avait une portée plus importante que la sienne, ce qui pourrait vite posé problème. Quel que soit la suite il devait absolument aller dehors.


*Bon, allons-y*

Soudain l’aîné des deux frères repassa à l’attaque, sa lame levée au dessus de sa tête prête à frapper à la verticale. Riant tellement le coup semblant évident Zachary attendit simplement que son ennemi soit à moins d’un mètre de lui pour s’écarter brutalement, préparant déjà ses lames pour frapper un Michael arrêtant sa course. Mais il n’eut jamais l’occasion de frapper, pour la simple et bonne raison que Michael n’arrêta pas sa course.

Comme si il n’y avait pas eu d’obstacle l’Archange poursuit sa course, sautant sur une table pour la renverser avant de donner un violent coup de pied dans celle-ci, la projetant à pleine vitesse en direction de Zachary qui sauta au dessus pour éviter le coup.

« Quoi ? C’est tout ce que… »

Un bruit de verre brisé arrêta sa phrase, l’assassin ce retournant pour voir que la table était passée à travers la baie vitrée derrière lui. Impossible…c’est ce que cherchait à faire Michael depuis le début ?
Reprenant soudain conscience du danger Zachary retourna la tête en direction de son adversaire, ayant à peine le temps de voir une semelle de botte ce rapprocher dangereusement de sa tête, avant de recevoir un violent coup au niveau du menton, l’envoyant les quatre fers en l’air.

Profitant de l’occasion Michael passa au dessus de l’assassin pour sortir à travers la baie brisée, un coup de lame rageur le loupant de quelques centimètres. Vexé de s’être fait avoir aussi facilement Zachary ce remis rapidement debout pour poursuivre son adversaire, les deux hommes ce trouvant désormais à l’extérieur de la maison, dans un espace beaucoup plus vaste comme le souhaitait Michael.

« Tu ne fait que de t’enfuir. »

Ne laissant pas une seconde de répit l’assassin repassa aussitôt à l’attaque, ces deux lames attaquant l’Archange qui contra le coup en interposant sa lame à l’horizontal, repoussant les deux épées pour contre attaquer dans un coup d’estoc visant le torse de son adversaire qui ce baissa juste à temps pour éviter la lame, réattaquant presque aussitôt par un violent coup de pied en plein torse qui fit reculer son ennemi.

Petit à petit le combat pris de la vitesse, le rythme des coups s’accélérant, les attaques de Zachary ce faisant de plus en rapides, de plus en plus précises. Totalement indépendant l’un de l’autre, ses deux bras agissaient dans une coordination parfaite, comme si son esprit c’était divisé en deux. Manier deux lames en même temps ne semblant pas poser de problème à Zachary.

L’expérience, voici ce qui faisait la différence entre les deux combattants. Alors Michael n’était encore qu’un gamin Zachary, lui, ce battait déjà depuis longtemps. Cette même expérience qui expliquait les mouvements bien plus précis et rapides de Zachary, de la facilitée avec laquelle il pouvait manier ces deux armes.

Mais il n’y avait pas que cela, car au fond de son cœur il y avait autre chose qui lui donnait cette force : le désir de vengeance. Jamais il n’avait put admettre que Michael le supplante alors qu’ils ne c’étaient jamais affrontés. Et c’est cette rage qui provoquait chez lui cette frénésie, cette rage qui animait ces deux épées, qui lui donnait cette force de faire reculer son adversaire.


Un coup plus puissant que les autres et l’épée de Michael s’envola, décrivant une courbe dans les airs.

Une seconde plus tard et Michael ce retrouva planqué contre un arbre, deux lames croisées en ciseau au niveau de sa gorge.

« J’ai gagné. »

« J’ai gagné. »

Debout devant son adversaire Zachary goutait à chaque seconde de ce moment. Cela avait été facile, presque trop facile. Finalement il avait raison : son rival était largement indigne de sa réputation.

« Quelle pitié Michael. C’est tout ce que tu peux faire finalement ? »

Le visage fermé l’Archange ne répondit pas.

« Je crois savoir qu’avant tu maniais un katana. Le style d’arme lourde ne te convient pas du tout. »
« Il y a 6 mois… »

La tête baissée Michael avait commencé sa phrase, s’arrêtant au beau milieu comme si il hésitait à parler de cela.

« …si je l’avait tué plus vite, alors elle ne serait pas morte. »

Devant ses yeux il ne put s’empêcher de revivre la scène : deux personnes aux yeux rouges qui ce tenaient à quelques dizaines mètres de lui, une jeune fille empalée au bout d’une épée en face d’un homme en cape rouge.

« Survit…Je suis heureuse de t’avoir connu »
« Seras… »
« Dit au revoir…de ma part…à Galrauch »
« SERAS !!! »

Ce jour là…si il avait tué le Démon alors Seras n’aurait pas eu à ce sacrifier. S’il avait été plus fort, s’il avait fait plus de dégâts avec son arme, s’il avait eu autre chose qu’un Katana.
C’est pour cette raison qu’il avait abandonné ce style de combat pour ce mettre à utiliser une épée à deux mains, une arme provoquant des blessures beaucoup plus profondes.

« Quelle idiotie, être sentimental ne sert à rien dans un combat. »

Soudain Zachary resserra l’étreinte de ses lames, les mettant à quelques centimètres de la gorge de l’aîné des deux frères, prêt à le décapiter. Le voir si faible semblait le mettre hors de lui, confirmant toutes les pensées qu’il ruminait depuis des années.

« Putain !! Pourquoi ces idiots…pourquoi…pourquoi pas moi ?! Comment ont-ils put te donné cet honneur à toi et non à moi ?! Putain…POURQUOI ?! »


Reprenant son souffle l’assassin entendit soudain un bruit étrange, un son qui n’avait rien à faire ici : un rire. Le visage toujours baissé Michael riait, le discours de son rival semblant beaucoup l’amuser. Enfin il releva la tête, arborant un sourire mi-amusé mi-moqueur.

« Sans doute parce que, j’étais de loin le plus fort. »
« Quoi ? »
« Tu parles tu parles mais en fait te ne vois rien. Tu es aussi arrogant que l’un de nous trois, et comme tu ne comprends rien tu es resté en retrait. »

Dans un hurlement de rage Zachary finit de coller ses lames au cou de l’Archange, ses bras tremblant ce retenant bien mal de terminer le geste.

« Arrêtes de te foutre de moi ! Si tu continues alors… »
« Tu crois en être capable ? »

Profitant de l’instant de surprise dans l’esprit de son adversaire Michael ce mis en action : ses mains ce posèrent sur les bras de l’assassin, écartant ceux-ci, éloignant les lames de sa gorge.

Une demi-seconde plus tard et il c’était baissé, laissant les deux lames ce fermer en ciseaux au dessus de sa tête. Expédiant un violent coup de pied dans le ventre de son ennemi il roula jusqu’à son arme, la ramassant avant de ce mettre en position face à Zachary qui ce tenait le ventre, commençant seulement à comprendre ce qui venait de ce passer. L’Archange avait agit avec une rapidité et une puissance aux antipodes de ce qu’il avait il y a quelques minutes encore. Et voila que maintenant il lui faisait signe d’approcher, son sourire toujours sur les lèvres.

« Aller, vient. Fait moi voir ce que tu vaux vraiment. »

Comment ? Il osait le provoquer alors qu’il avait été à deux doigts de ce faire trancher la tête ?

Fou furieux Zachary repassa à l’attaque, ces deux lames attaquant des deux côtés à la fois dans le but de le forcer à reculer. Mais Michael ne bougea pas d’un pouce, laissant les épées s’approcher de lui, refusant toujours de réagir…jusqu’au dernier moment. Il eu un léger mouvement du poignet, levant sa lame pour contrer le coup venant sur sa droite, alors que sa main gauche contrait la deuxième attaque en bloquant tout simplement l’épée entre ses doigts.

« Quoi ? »
« Qui a-t-il ? Tes coups ne valent rien s’ils n’ont pas la force pour toucher. »

Reculant l’assassin ce remis en position, observant son rival d’un œil méfiant. Pour une raison inexplicable celui-ci était devenu plus fort, largement plus fort. Mais peut importe, il l’avait déjà vaincu une fois et pouvait recommencer.


Reprenant sa frénésie Zachary changea l’Archange, ses lames tourbillonnants comme si elles n’étaient que de simples jouets, frappant à une vitesse et une cadence tout simplement prodigieuses, les coups s’enchainant les uns aux autres. Si l’une de ses épées s’abattait à un endroit alors cela signifiait que l’autre commençait déjà à s’approcher de sa cible à l’opposé parfait du premier coup. Parfaitement coordonnée il attaquait à un rythme effréné.

Et pendant un moment cela sembla fonctionner. L’espace de quelques dizaines de seconde Michael recula de nouveau, ayant le dessous dans ce combat. Mais, de façon lente et calme, la maîtrise du duel commença à s’inversé. Comme si de rien n’était l’Archange recula de moins en moins, jusqu’à ce qu’il ne recule plus du tout.

Loin de s’équilibrer la balance commença à pencher dans l’autre sens, les attaques de l’aîné des frères ce faisant de plus en plus rapides, de plus en plus précises. Le visage tendu par la concentration Michael bougeait sa lame sans même regarder les coups de son adversaire, accélérant le rythme de ses attaques.

Alors, petit à petit, Zachary ce mis à reculer. Progressivement il commença à mettre un pas en arrière pour ne pas être submergé. Un pas qui s’enchaina par un autre, puis un autre, et encore un. Ses attaques devinrent des contre-attaques. Ses contre-attaques devinrent des parades. Ses parades devinrent des contres. Il ne cherchait même plus à attaquer, ou même à contrer correctement l’épée de son rival. Désormais seul lui importait de maintenir le fil tranchant le plus loin possible de lui.


Puis ce qui devait arriver arriva : un coup plus rapide que les autres, trop rapide, fouetta l’air à l’horizontal, crée une profonde plaie sur le torse de Zachary qui rompit le combat pour ce jeter en arrière, reprenant sa respiration.

« Comment ? »

Il y a quelques minutes il tenait la vie de Michael au bout de ses lames et maintenant voila que celui-ci le repoussait comme si de rien n’était. Et pire que tout son rival conservait le même sourire mi-amusé mi-moqueur.

« "Frénésie guerrière" ? "Sabres totalement indépendants" ? Ne me fait pas rire. Tu ne fais que singer. »
« Quoi ? »
« Ta technique peut paraître impressionnante, mais en réalité elle ne ce compose que de mouvements appris par cœur. C’est de là que tu viens cette coordination et cette cadence parfaite. »

Zachary ne répondit pas, écarquillant les yeux sous le coup de la surprise. Impossible…Michael avait réussit à comprendre comment sa technique fonctionnait ? Et cela tout en le combattant ? Non, c’était impossible !

« Il suffit de survivre à tes attaques pour déjouer ton coup. Une fois qu’on a compris tes mouvements il devient très facile de les contrer. En résumer ta technique comporte de nombreux défauts : elle te fatigue très vite et une fois qu’on la comprise elle ne sert plus à rien. »

Avec un rictus sur le visage l’assassin repassa à l’attaque, mais il fut vite rejeté par l’Archange d’un violent coup de pied dans le ventre.

« Je vais te montrer ce que c’est qu’un style vraiment varié. »

Enfonçant sa lame dans le sol Michael remua légèrement les poignets, deux couteaux de lancer lui tombant aussitôt dans chacune des mains. Une seconde plus tard et ses armées fendirent l’air, fonçant à pleine vitesse en direction de son rival qui contra facilement les quatre lames.

« Ne te la joue pas ! Tu crois vraiment que… »

Soudain quelque chose ce mis à parcourir son corps : la douleur. Baissant les yeux il vit que son torse était couvert de blessures. Comment ? Il avait pourtant contré l’attaque.

Relevant la tête il eut tout juste le temps de voir une nouvelle vague de couteau de lancer arrivé sur lui, parant de nouveau toutes les armes en plein vole. Mais cette fois encore son corps ce couvrit de plaies, son sang ce déversant sur l’herbe fraîche.

« Comment ? »

Fixant les couteaux qu’il avait arrêtés il eu un hochet de surprise : les lames étaient toutes cassées, brisées en deux.

« Couteau à soie. »

Devant lui Michael tenait l’un de ses fameux couteaux, faisant virer la lame d’un air rêveur.





« Ce type de couteau ce lance très facilement mais les lames sont très fragiles. Cependant face à quelqu’un comme toi cela représente un avantage. »

Il comprenait maintenant : en contrant les lames il avait involontairement provoqué des vibrations suffisamment fortes pour briser les lames. Et alors que le manche tombait la partie casée de la lame pouvait venir s’enfoncer dans sa chair. Non seulement il ce faisait toucher en les parant, mais en plus les éclats de lames ce montraient impossible à extraire en plein combat, et continueraient à s’enfoncer dans son corps au fur et à mesure que le duel ce poursuivrait.

Une technique parfaite


« Tu ferais mieux d’arrêter les frais ici. Dit moi ce que je veux savoir. »

Abandonner ? Reconnaître sa défaite ? Jamais ! Après tout il lui suffisait d’esquiver.

Percevant qu’il n’obtiendrait pas les réponses aussi facilement Michael envoya une nouvelle volée en direction de son rival, celui-ci ce jetant sur le côté au dernier moment pour éviter les lames, voyant les couteaux passer à un bon mètre de lui.

Mais trop concentré sur les armes il n’avait pas vu que l’Archange c’était mis en mouvement, étant déjà sur lui. Avant que Zachary ait put esquiver le moindre mouvement Michael lui planta un couteau dans les côtes, approchant si prêt son visage du siens que chacun pouvait voir son reflet dans les pupilles de l’autre.

Enfin l’aîné des frères retira son arme, reculant de plusieurs mètres alors que son adversaire tombait à genoux en crachant une gerbe de sang.

« C’est finis Zachary, tu ne gagneras pas ce combat. »

Blanc de rage l’assassin releva la tête, fixant son rival. Non…c’était impossible. Il ne pouvait pas avoir raison, il ne pouvait pas être aussi fort. Il n’avait pas le droit !


Levant ses deux épées Zachary appuya sur la gâchette dissimulée dans chacune de ses armes. Un millième de seconde plus tard et deux balles sortirent avec une vitesse de détente impressionnante, atteignant l’Archange dans la région du cœur.

Il y eu un instant de flottement, un moment pendant lequel Michael sembla encore tenir sur ses jambes…puis il finit par s’écrouler sur le dos.

« NON ! MICHAEL ! »





Surpris le chasseur de démons ce retourna : Diante et Claire ce tenaient à quelques dizaines de mètres de lui, ayant observés le combat de loin.




« Non mais vraiment…quelle pleurnicheuse. »

16 Janvier 2155, Irlande du Nord


La pièce était silencieuse, laissant la décision prise retomber lourdement, laissant aux deux hommes le temps de l’accepter.

« Quoi ? »

A côté de lui il pouvait entendre le ton étonné de Zachary, voir ses yeux écarquillés sous le coup de la surprise. Et à vrai dire lui aussi avait du mal à y croire, fixant les deux personnes en face d’eux, assis sur de luxueux fauteuils.

« Pourquoi ? Vous savez que je suis plus fort que lui. Vous le savez ! »

Tirant une nouvelle bouffée de son cigare, celui qui semblait être le plus vieux des deux prit une profonde inspiration, parlant d’une voix calme bien que ferme, montrant que leur décision était logique et sans appel.

« C’est vrai, tu es actuellement le plus fort. Cependant la force ne fait pas tout. De plus tu as déjà atteins tes limites, alors que Michael n’est qu’au début de son talent. Et puis… »

D’un air entendu la deuxième personne, un homme aux cheveux long et au sourire amical, ce pencha en avant. Et lorsqu’il parla ce fut d’une voie très douce, son regard exprimant le grand intérêt qu’il accordait à la question qui traversa ses lèvres :

« Où en es-tu de cette fameuse technique Michael ? »
« Elle n’est pas encore complète. »
« Je vois, mais une fois qu’elle le sera…alors tu deviendras invincible »





Tu deviendras invincible





« Non mais vraiment…quelle pleurnicheuse. »

Comme si de rien n’était Michael ce releva, ignorant Zachary qui semblait avoir été littéralement frappé par la foudre, ce contentant de tourner le visage en direction de Claire.





« Je t’ai promis que tout irais bien. Fait moi confiance. »

A ces simples paroles la fillette cessa de pleurer, soulagée bien que toujours inquiète. Enfin l’Archange releva les yeux en direction de Diante, le regard des deux frères ce croisant.

« Diante…éloigne la. »
« Quoi ? »
« Puisque notre ami refuse la voie diplomatique je vais le faire parler de force. »

Soudain le visage de l’ex-impérial ce raidit, comprenant où il voulait en venir.

« Attend, tu es sur d’avoir besoin de "ça" ? »
« Bien sur que non. Mais ce combat dur depuis déjà trop longtemps. Et si je ne "le" fait pas de temps en temps je finirais sans doute par oublier comment "le" faire. »
« Oui mais… »
« Je t’inquiète par. Je "le" maîtrise beaucoup mieux maintenant. »

Ce fut cet instant que Zachary mis à profit pour attaquer, comme pour rappeler sa présence. Mais un violent coup de pied plus tard et il fut rejeté de plusieurs mètres en arrière, Michael semblant avoir perdu toute envie de rire, le fixant désormais d’un œil méprisant.

« Je n’arrive pas à croire que tu te serves d’armes à feu dans un duel à l’arme blanche. Tu es est donc réduit à cela ? Tu n’as donc plus aucun honneur ? »

Pour seul réponse l’assassin lui posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu’il c’était relevé.

« Comment ? Comment à tu fais pour survivre ? »
« Tu es naïf. A quoi bon avoir une bonne attaque si on a pas un mental de fer pour survivre aux coups reçu ? »
« Quoi ? »
« Ne me confond pas avec les deux personnes que vous avez tué ici. Maintenant… »

Lentement, très lentement, l’Archange ferma les yeux. Comme si il voulait les reposer quelques secondes il ferma ses paupières, condamnant sa vue. Aussi immobile qu’une statue il resta planté là, semblant si facile à attaquer.

« …je vais te montrer pourquoi "ils" m’ont choisit plutôt que toi. Je vais te faire goûter à la puissance d’un de "ceux" que tu vénères tellement. »

Soudain l’atmosphère autour d’eux changea, comme si un vent glacial venait de ce lever, enlaçant tous ceux qui étaient présents. Un vent aussi glacial que la mort elle-même.

Sentant qu’il était temps de ce mettre à l’abri Diante commença à s’écarter de la zone de combat, entraîner Claire avec lui, la fillette ce remettant à hurler malgré la domination évidente de l’Archange.

« Non ! Michael non ! »
« Aller, arrêtes de nous casser les oreilles. »
« Mais… »

L’espace d’un instant leurs regards ce croisèrent, les paroles de Claire firent échos aux souvenirs de l’ancien chasseur de primes. L’espace d’un instant, l’espace d’une seconde, le visage de la fillette fut remplacé par celui d’une adulte, et l’image de Zachary ce métamorphosa en celui d’un homme aux yeux rouges.

« Diante il faut aller l’aider ! »
« Qu’est-ce que tu racontes ? »
« Diante ! »
«Pour qui croit tu t’inquiéter ? »

Souriant fixa la fillette un long moment, continuant de l’entraîner au loin, perdu dans ses pensées, un simple phrase filtrant à travers ses lèvres.

« Tu lui ressemble beaucoup. »

Jusque là il n’y avait pas prêté attention, mais maintenant cette réalité en devenait frappante : Claire ressemblait énormément à Lucrétia. Pas de doute, c’était bien sa fille.


Quelques dizaines de mètres plus loin les deux combattants continuaient de ce faire face, Michael ayant toujours les yeux fermés, refusant de regarder un Zachary de plus en plus impatient et perdant son sang froid face au calme de son adversaire.

« A quoi tu joues ? »
« Tu ne va pas tarder à le savoir. »

Lentement, bien plus lentement qu’il ne les avait fermés, Michael rouvrit les yeux.

Mais ceux-ci avaient changés, la pupille devenant blanche comme le reste de l’œil, pouvant faire penser qu’il était devenu aveugle. Cependant cela n’était pas le seul changement, sa propre personnalité ayant totalement changée : sa gentillesse semblait avoir totalement disparue, un mince sourire lui montant aux lèvres. Un sourire invincible qui semblait ne jamais pouvoir s’éteindre.

La fameuse technique de Michael, grâce à laquelle il avait acquis une telle réputation. Celle qui lui permettait d’utiliser la totalité de son potentiel. Celle qui lui avait permis de terrasser le Démon en quelques instants.


L’Archange avait finit par s’éveiller.


« Allons-y ! »

Le combat était sur le point de s’achever. Cela tout les deux pouvaient le sentir, tout les deux l’avaient compris. Car Michael avait renoncé à son calme habituel, parce qu’il c’était décidé à ce battre à fond, parce qu’il avait décidé d’employer sa fameuse technique.


Ralentissant progressivement sa respiration il finissait par arrêter totalement celle-ci, bloquant l’arrivé d’air dans tout les muscles de son organisme. Grâce à cela son corps rentrait de lui-même en instinct de survit, déployant l’intégralité de son potentiel afin de ce maintenir en vie. Grâce à cela, Michael pouvait déployer prêt de 100% de sa puissance, bien au-delà de tout ce que n’importe qui aurait put acquérir avec du talent ou des efforts.

Bien que la théorie soit facile à comprendre son application était beaucoup plus difficile, pour ne pas dire qu’elle relevait de l’impossible : contrôler précisément les battements de son cœur, atteindre ses limites physiques sans les dépasser, réactiver d’un coup toutes ses fonctions vitales sans laisser échapper cette puissance…cela dépassait largement les capacités humaines.

Et pourtant Michael y était parvenu, grâce à un mental d’acier et un contrôle de soit hors du commun. Et maintenant, avec cette technique dont il était le créateur et le seul dépositaire, il avait acquis cette puissance.

« Allons-y ! »


Au fond de lui-même Zachary savait bien qu’il n’avait aucune chance de gagner, que quoi qu’il fasse désormais seul la défaite ce trouvait au bout de son combat. Et pourtant…

« VA TE FAIRE VOIR ! »

Raffermissant la poigne sur ses deux armes l’assassin passa à l’assaut, frappant sans relâche son adversaire. En dépit de la douleur, ignorant les éclats de couteaux qui s’enfonçait plus profondément dans sa chair à chaque mouvement, ignorant la fatigue qui faisait souffrir chaque muscle de son corps, Zachary continuait d’enchaîner les attaques.

Ce n’était plus une question de gagner, ou même d’obtenir une quelconque vengeance. La peur de mourir…ce n’était pas ce qui faisait bouger son corps. Ce n’était pas de là qu’il tirait la volonté de continuer à faire tournoyer ses sabres.

Ne pas abandonner, ce battre jusqu’au bout…c’était la raison qu’il avait de continuer. Une raison stupide, mais qui avait pour lui plus d’importance que tout le reste. Il ne voulait pas mourir à genoux en suppliant pour sauver sa vie, mais debout.
En guerrier.

« Je ne peux pas abandonner…je ne peux pas abandonner…JE NE VEUX PAS ABANDONNER ! »

Comme un homme ivre Zachary semblait ne plus ressentir ni peur ni douleur, sa force et sa vitesse décuplées le rendant encore plus dangereux d’autrefois, encore plus effrayant.


Mais le plus effrayant des deux n’était pas Zachary.


Le visage comme taillé dans la roche, les yeux blancs vides de toute émotion, le corps ce mouvant malgré les deux blessures qu’il avait sur le torse…Michael était devenu une véritable machine. Il n’avait plus rien de l’être qu’il était en temps normal, sous cette forme il n’était rien de moins qu’un monstre de combat.

*Toujours aussi puissant à ce que je vois*

Malgré l’intensité du déluge de coups l’Archange tenait bon, parvenant à contrer les attaques de son adversaire.
Non…en réalité c’était bien plus que cela : les tentatives de Zachary pour le blesser semblaient s’échouer contre un mur, la lame de Michael parant à une vitesse folle, ne bougeant jamais plus que cela n’était nécessaire, comme si il était capable de prédire la prochaine attaque avant même qu’elle ne soit lancée. Depuis qu’il avait commencé à utiliser sa fameuse technique, il n’avait pas bougé d’un iota, lançant son rival s’épuiser vainement contre lui.

« C’est pas vrai ! »

Rassemblant ses dernières forces Zachary balança ses épées à la verticale, mettant tout son poids et sa rage dans ce coup. Mais cette fois encore l’Archange para facilement le coup, approchant son visage proche du sien, gardant toujours son sourire invincible.


« Pardon…mais je ne suis pas certain de vouloir mourir dès maintenant »


Jugeant que c’en était assez Michael décida de conclure ce combat. Raffermissant la poigne sur le manche de son épée il poussa une violente impulsion, rejetant les deux lames de Zachary en arrière. Un mouvement éclair et une gerbe de sang éclaboussa l’herbe fraîche, son rival tomba à genoux tout en ce tenant le reste de son bras droit, trancher en dessous du coude.

Le combat était terminé...ou presque.

Incapable de contrôler ses pulsions meurtrière l’Archange commença à lever sa lame, prêt à décapiter son adversaire pourtant à genoux. Le sourire toujours sur le visage il abaissa brutalement son épée…qui fut stoppée à quelques dizaines de centimètre du cou de Zachary. Diante avait attrapé le manche juste à temps, parvenant à maintenir l’attaquer.

« Arrêtes ça ! On a encore besoin de lui ! »

Tournant son visage en direction de son frère l’aîné eu un moment de blanc. Puis, progressivement, ses pupilles reprirent leur couleur habituelle, son sourire s’éteignant sur ses lèvres.

« Tu as raison. »

Désormais plus calme il regarda Zachary de toute sa hauteur, le fixant avec un sentiment de supériorité largement mérité. Et c’est seulement à ce moment que celui-ci réalisa une chose, la vérité venant le frapper :

Son adversaire n’avait aucune blessure hormis les deux trous dans le torse, et aucune goutte de fatigue ne perlait son front. Ils n’étaient plus du même niveau, et jamais plus ne le seraient.

« Si on ne stoppe pas ton hémorragie rapidement alors tu va mourir. Ne soit pas stupide, dit moi ce que je veux savoir et je me contenterais te ton bras. »

Pendant quelques secondes le silence tomba entre les trois hommes, laissant l’assassin réfléchir à la proposition. Elle n’était pas mauvaise, et même plutôt à son avantage.
Souriant le chasseur de démons ce remis difficilement debout, faisant face à Michael qui tendait sa lame afin de ce protéger d’un éventuel coup fourré.

« Je suis désolé. »

Hurlant le rival leva son unique bras avant de ce jeté en direction de l’Archange…s’empalant de lui-même au bout de l’épée, une gerbe de sang éclaboussant les deux combattants, le visage de Michael ce pétrifiant par ce qui venait de ce passer.

« Pourquoi ? »

A ces simples mots l’assassin ce mis à rire. Un rire sans joie, un rire dépité.

« Je ne suis qu’un vieil imbécile. Je n’aurais jamais ta force, et quoi que je fasse "vous" serez toujours à des années lumière de mon niveau. Mais au moins je ne serais pas un traître à mon serment. »

"Traitre à son serment". C’était des paroles très dure, surtout pour l’Archange. S’empalant encore un peu plus sur la lame l’assassin approcha son visage de celui de son rival, lui murmurant des paroles que seuls eux pouvaient entendre.

« Tu sais que tu t’engages dans un combat que tu ne peux pas gagner ? »

Michael ne répondit pas tout de suite, les mots vibrant dans sa tête comme un écho. Un combat qu’il ne pouvait pas gagner…

« Je te l’ai déjà dit : si quelqu’un veut la tuer alors il devra me passer sur le corps. Il y a des choses plus importantes dans ce monde que nos règles. »

Souriant le chasseur de démons commença à tomber, glissant le long de l’épée avant d’atterrir lourdement sur le sol.

Sentant les derniers instant de sa vie ce consumer il leva la main vers le ciel.

« Dit "lui"…que je me suis bien battu. »

Lui attrapant la main l’Archange serra celle-ci, les deux hommes ce regardant en souriant tristement.

« Rassure toi, je lui dirais. »

A cet instant ils n’étaient plus deux membres d’une même organisation, ou même deux rivaux. A ce moment, ils étaient des amis de combat.

« Merci…Michael… »

Il eut un dernier instant de souffrance, un ultime hurlement de douleur, et ce fut terminé.



Zachary, l’un des 6 assassins, était mort.

11 Août 2158, Maison des frères Cry


Cela faisait maintenant trois jours que le combat contre Zachary c’était achevé. Sitôt après sa mort Michael l’avait enterré un peu à l’écart du lieu du massacre, ses deux épées faisant office de pierres tombales. Tel était leur destin : inexistants pour le commun des hommes, ils devaient le rester même dans la mort.

« Tu ne pouvais pas faire autrement. »

Cela faisait aussi trois jours que Michael réfléchissait à la situation, et aux conséquences de son acte. Ce n’était pas simplement la culpabilité d’avoir tué Zachary, car après tout c’était lui qui c’était suicidé. Non, ce qui lui occupait l’esprit était les dernières paroles de son rival :

« Tu sais que tu t’engages dans un combat que tu ne peux pas gagner ? »

Qu’était-il désormais ? Un traître ? Un assassin ? Pouvait-il plaider sa cause ou l’organisation ce retourneraient elle tout de suite contre lui ?

« Et puis après tout il avait tué Morgoth. »

Non…Diante avait raison : Zachary avait participé au meurtre de deux innocents et avait tenté de tuer une enfant. Il avait donc eu toutes les raisons de le combattre. De plus son "titre" le mettait à l’abri : peu de personnes étaient assez folles pour s’en prendre à lui.

« Où est Claire ? »
« Elle ce repose pour le moment. »





Depuis le retour ici la fillette n’avait toujours pas prononcée un mot, ce murant dans une bulle de silence comme autrefois, au point que les deux frères avaient finis par ce demander si ils n’avaient pas rêvé les paroles qu’elle avait prononcée sur le lieu du massacre.

« Qu’est-ce qu’on va faire d’elle ? »
« Il y a fort à parier qu’ils vont continuer à la poursuivre. Il faut donc trouver un moyen de la protéger. »
« Tu as une idée ? »
« Et bien… »

Bien sur il avait réfléchis à la chose. Claire ne pouvait tout simplement pas restée avec eux, ils faisaient des cibles de choix ainsi réunis. En fait il n’y existait qu’une solution.

« Il existe un endroit…ça s’appel Wammy's House. C’est un centre que nous utilisons pour les enfants ayant perdu leurs parents, un endroit où nous leur apprenons à ce battre pour pouvoir plus tard… »
« Attend…tu veux…la mettre dans un orphelinat ? »

L’Archange pris une profonde inspiration, chassant de son esprit les doutes et les inquiétudes qui le tiraillait en ce moment même. Ce n’était peut-être pas la meilleure solution, mais c’était la seule solution.





« Cet endroit est un peu comme un sanctuaire : nous avons interdiction d’utiliser nos armes là-bas, et nos missions s’arrêtent devant ses murs.»
« Tu veux placer la fille de Morgoth ? »
« C’est sa seule chance de survit : on ne sera pas toujours là pour la protéger. »

Diante commença à ouvrir la bouche pour répliquer, s’avançant déjà en direction de son aîné…avant d’arrêter son geste. Cela lui arrachait les tripes de devoir le reconnaître mais Michael avait raison : il n’y avait pas d’alternative.

« Qu’en penses-tu ? »

Surpris, ce demandant à qui son frère pouvait bien parler, l’Archange tourna la tête en direction d’une porte entre-ouverte, son regard ce posant Claire qui ce tenait là. Elle avait une expression différente, ses petits poings resserrés sur la seule chose qu’ils avaient ramenée de Zachary : le symbole qu’il portait sur la ceinture, du même type que celui que portaient les autres assassins.

Depuis qu’ils étaient revenus ce petit symbole n’avait pas quitté la fillette, Claire le faisant tourner entre ses doigts depuis trois jours maintenant.





« Tu comprends que c’est la meilleure solution, n’est-ce pas ? »

Silencieuse l’enfant traversa la pièce pour sortir de la maison, faisant quelques pas à l’extérieur pour aller fixer l’horizon.

« Et bien…elle est comme son père : toujours très théâtrale. »

Cette remarque (suivit d’un violent coup sur le crâne) passé l’enfant ce retourna dans leur direction.

« Non…ce n’est pas…ce que je veux. Je n’ai pas besoin d’être protégée, je ne le veux pas. »

Partager entre la surprise de ses paroles et la joie de réentendre le son de sa voix Michael alla jusqu’à son niveau, pliant les genoux afin qu’ils soient au même niveau alors que Diante passait derrière elle.

« Et qu’est-ce que tu voudrais ? »
« Ce que je veux…c’est… »





Pendant un moment Claire parvint encore à contenir ses larmes, son visage ce tordant sans pour autant pleurer. Puis d’un coup elle cessa de lutter, explosant en sanglots alors que les paroles franchissaient ses lèvres…des paroles qui n’étaient pas ceux d’une fille de 10 ans.

« JE VEUX QU’ILS MEURENT ! »

Ce n’était pas seulement les paroles, mais aussi le ton sur lequel elles étaient dites, qui fit légèrement reculé les deux frères pendant un moment. Mais comment la blâmer ? Comment lui en vouloir ? Ces personnes lui avait arraché tout ce qu’elle possédait : ses parents…son enfance…sa vie. Alors un seul d’entre eux aurait il eu le courage de lui faire une morale déplacée ?

Soupirant Michael lui posa la main sur l’épaule, arborant un sourire qui ce voulait rassurant.

« Rassure toi, je vais m’occuper de les retrouver. Je te le jure. »

Mais à sa grande surprise la fillette hocha la tête de gauche à droite en signe de refus. Non, elle ne voulait pas de cela. Elle ne voulait pas qu’une autre personne s’en charge à sa place. C’était SA vie qui avait été détruite, SES parents qui avaient été assassinés, SON combat…SA vengeance.

« Non…je veux…le faire moi-même. »

Cela ne perturba pas plus que cela les deux frères, l’Archange gardant la même expression, jugeant qu’il ne s’agissait là que d’un caprice de sa part. Elle ne ce rendait tout simplement pas compte de la situation, et encore moins de ce qu’elle disait.

« Ne soit pas ridicule, tu n’as que 10 ans. »

Face à cette vérité il était évident qu’elle renoncerait vite à son idée. Elle prendrait du repos, et après avoir accepté la situation il pourrait l’emmener à Wammy’s House. Cette pensée ce forma si bien dans son esprit qu’il ne ce rendit pas tout de suite compte de ce qui ce passait. Et ce fut seulement quand il émergea de sa rêverie qu’il réalisa.

Malgré les larmes qui coulaient le long de son visage jamais elle n’avait si peu ressemblée à une petite fille. De cette carapace de silence il en était ressorti une autre personne que la gentille enfant qu’elle était il y a encore quelques semaines. Son visage était déterminé, et dans ses yeux brûlait le désir de vengeance, un désir qui ne pouvait s’éteindre qu’en étant assouvit.

« Non »

Ses paroles étaient tout aussi surprenants que ses traits, et pendant un moment les deux frères ce demandèrent si ils avaient bien entendu.




« Non, en réalité je n’ai que 8 mois. »

Jamais encore…c’était la première fois qu’elle évoquait le sujet. La voir sous cette forme avait finit par leur faire oublier. Oublier qu’elle était le bébé que Michael avait vu dans les bras de Lucrétia il y a quelques mois, qu’elle était le gosse que Diante avait embrassé sur le front avant de faire ses aux revoir à Morgoth.

Et soudain sa pensée leur devint évidente.

« Tu ne veux quand même pas… »

Pour seule réponse la fillette hocha la tête en avant, signe d’approbation.

« Je veux devenir suffisamment grande pour pouvoir y arriver. »




Subir une deuxième croissance accélérée, obtenir un corps d’adulte, voila ce que Claire voulait.

13 Août 2158, quelque part en Allemagne



Tout avait été très vite, sans doute même un peu trop vite. Cela faisait seulement deux jours après leur discussion sur la marche à suivre, et déjà le trio c’était retrouvé dans un "centre médical" clandestin en Allemagne, le pays natal des deux frères.

« Je n’aime pas cet endroit. »

Même si Diante avait une tendance importante à ce plaindre, cette fois-ci il pouvait difficilement lui donner tord : l’endroit était largement insalubre, de la rouille ce faisant voir sur les cuves posées au fond de la pièce, des étincelles sortant des batteries d’alimentation, le liquide servant à l’opération ayant une couleur peu convaincante.

« Moi non plus. Mais tu sais qu’on n’a pas le choix. »

Il faut dire que leur situation était loin d’être facile. Officiellement Diante était mort et Michael n’avait jamais existé. De plus nombre des contacts de Michael ne pouvaient pas leur servir cette fois-ci : le fait que Claire ce trouve avec eux devait à tout prix rester secret.

« Bon nous allons pouvoir commencer. »

Tournant la tête l’Archange tomba sur un homme au dos courbé, regardant le trio à travers ses lunettes, l’air impatient.

De toutes les personnes qu’il connaissait, lui seul avait put répondre favorable à ses exigences, devant un service aux deux frères. Rayé de l’ordre médical, n’ayant aucun contact avec les chasseurs de démon, lui seul pouvait remplir cette tâche sans attirer l’attention.





« Tu es certaine de vouloir faire ça Claire ? »

L’air peu réjouit Michael baissa la tête en direction de la fillette qui lui tenait la main, regardant avec appréhension les cuves disposées en face d’eux. Il n’était pas encore trop tard pour tout arrêter, pour oublier cette idée.

Une ultime hésitation, un dernier moment de doute, et la gamine hocha la tête en avant pour montrer qu’elle était toujours d’accord.

« C’est bon. »
« Vous êtes sur ? Je ne sais pas si… »

Exaspéré Diante s’approcha de l’homme, lui passant son bras autour du cou dans un geste qui semblait amical, et qui aurais put l’être sur il n’avait pas serré.

« C’est déjà suffisamment chiant comme ça, ne fait pas durer. »

Semblant tout de suite beaucoup moins réticent le médecin alla jusqu’à un des ordinateurs, pianotant sur une série de touches. Aussitôt l’une des cuves commença à s’allumer, le niveau d’énergie montant rapidement jusqu’à afficher un niveau de 87%.

« Vu le matériel dont je dispose c’est le mieux que je puisse faire. »

Lâchant la main de Michael la fillette s’avança en direction de la machine, déposant ses vêtements sur le côté avant de rentrer à l’intérieur de la cuve, fixant sur son visage le masque à oxygène que l’homme lui tendait.

« Je vais devoir l’endormir, l’opération est assez douloureuse. »

Retourna derrière son écran le biologiste appuya sur un bouton, envoyant du gaz chloroforme dans le masque, endormant aussitôt la gamine. Une autre série de bouton plus tard et la cuve ce remplie d’un liquide, un courant électrique ce mettant à le parcourir quelques secondes plus tard.

« L’opération va prendre plusieurs minutes. S’il y a un problème je suis à côté. »

Craignant sans doute qu’il y en ait un l’homme ce dépêcha d’aller vérifier quelque chose dans une autre pièce, laissant les deux frères seuls, fixant le corps de Claire qui était progressivement entrain de grandir.

« Bon…et bien…il ne nous reste plus qu’à attendre. »

Rougissant légèrement Michael ce retourna, tournant le dos à la cuve dans laquelle la fillette était entrain de ce métamorphoser, parlant pour briser le silence qui c’était installer.

« Qu’est-ce que tu penses de tout ça ? »
« Qu’il n’y a pas encore grand-chose à voir. »

Surpris par cette réponse l’Archange ce retourna en direction de son frère, celui-ci ne quittant pas des yeux le corps dénudé de Claire.

« Hé, mais qu’est-ce que tu fout ? »
« J’attend de voir si le résultat sera satisfaisant. »

Un violent coup de poing sur l’arrière du crâne plus tard et Diante ce retourna à contre cœur.

« T’es pas marrant. Si tu continues comme ça tu ne trouveras jamais une fille. »
« Dans son intérêt il vaut mieux que je ne trouve jamais une fille. »
« Oui, mais ça ne veut pas dire que tu n’as jamais craqué pour une. »

Pendant un moment une certaine tension s’installa entre les deux frères, les paroles de Diante étant chargées d’un sous-entendu que seuls eux pouvaient comprendre. Soudain l’ancien chasseur sembla ce rendre compte de sa maladresse, ses paroles ayant dépassées ses pensées.

« Enfin bref…désoler, ce n’est pas ce que je voulais dire. En fait… »

Prenant un air dégagé l’ex-impérial changea brutalement de sujet.

« Je continu à ne pas aimer ça. Tu ne t’en rends peut-être pas compte, mais on est entrain de lui voler 10 ans de sa vie. »
« C’était son choix. »
« Elle n’a pas de "choix" ! C’est une gamine bon sang ! »
« C’est ce qu’elle voulait, et si on ne l’avait pas aidé elle ce serait passer de nous. »

Soupirant Diante fit clairement comprendre qu’il continuait à désapprouver l’idée.

« Et ensuite ? Tu sais que maintenant elle va vouloir les retrouver ? »
« Oui, et c’est pourquoi je me chargerais de l’entraîner. »

L’entraîner ? Michael n’était pourtant pas du genre à accepter ce genre de chose facilement. Même lui, son propre frère, avait dut tout apprendre de lui-même. Ce pourrait il qu’il soit si attaché à elle ?


« Ah, je vois que le processus est terminé. »

Entendant la voix de l’homme les deux frères ce tournèrent d’instinct en direction de la cuve où Claire ce trouvait toujours endormie.

C’était à peine si elle était reconnaissable : son corps de gamine avait laissé la place à celui d’une jeune fille de 20 ans, seul son visage ayant garde des traits permettant de la reconnaître. Mais le plus étrange était ses cheveux : ils avaient changé de couleur !

« Qu’est-ce que ça signifie ? »
« Ne vous inquiétez pas, ce sont des choses qui arrivent parfois. »

Appuyant de nouveau sur un bouton l’homme commença à vider la cuve de son liquide, laissant Claire retomber lentement au fond de celle-ci.




Quelques heures plus tard, Allemagne



Tout de suite après l’opération les deux frères avaient transporté la, désormais jeune fille, jusqu’à un appartement qu’ils avaient loué pour l’occasion.

Mais la voir sous cette forme leur donnait vraiment l’impression d’avoir détruit la fillette qu’ils avaient connue, la sensation désagréable d’avoir détruit une partie de sa vie. Même si c’était son choix, même si elle l’avait demandé, accepter était il la meilleure chose à faire ? C’était elle vraiment rendue compte des conséquences de son geste ?

« Dans combien de temps repartons nous ? »
« Dès qu’elle ce réveillera. »

Diante ce pencha une nouvelle fois en direction de Claire, réfléchissant à la situation et à la suite des événements. Au fond de lui-même il ne parvenant pas à ce détaché d’un mauvais pressentiment.

« Je reste convaincu que cette histoire va mal ce terminer. »
« Peut-être…mais pour le moment laissons la dormir. »











Note : Désormais les paroles de Claire Crescent seront en rouge

Je ne comprenais pas ce qui ce passais. Je ne pouvais que laisser les événements avoir lieu autour de moi, regarder mes parents mourir sous mes yeux.

Je n’étais qu’une charge pour les autres, quelqu’un qu’il fallait protéger. Pourtant je ne suis pas importante, il n’y avait aucune raison pour ça. Alors pourquoi ?

Même quand j’ai été recueillit par Michael et Diante c’était toujours la même chose. Ils étaient toujours là pour faire attention à moi, à ce battre pour me protéger.





« Pourquoi ? Papa…Maman…pourquoi ? »

Je ne parvenais pas à comprendre. Pourquoi les avait t’on tué ? Quelles crimes avait t’on commit pour qu’ils soient ainsi assassiné ?

Finalement j’ai enfermé ma douleur derrière un mur de silence, mes larmes dans une bulle de surdité. J’étais seule, entièrement seule.

J’avais tout perdu : ma maison, mes parents, mon avenir…ma raison de vivre.

Il ne me restait plus qu’une seule chose : l'espoir de vengeance.




Comme une personne sortant soudain d’une longue apnée Claire ouvrit brutalement les yeux, aspirant une grande bouffée d’oxygène, ce relevant d’un coup. Laissant l’air entrer dans ses poumons elle commença à ce rappelé petit à petit ses derniers souvenirs. Elle ce revit entrer dans cette grande cuve, poser le masque sur le visage et…plus rien, le trou noir.

Soudain elle ce rendit compte que l’expérience avait réussit : ses pieds lui semblant beaucoup plus loin, ses yeux regardant le sol de plus haut, sa poitrine ayant désormais des formes.

Hésitante elle porta ses mains sur son visage, tentant de reconnaître certain de ses traits du bout des doigts…avant de les laisser retomber en entendant un bruit de porte qu’on ouvre.





« Tu es enfin réveillée ? »

Ce fut seulement à ce moment là qu’elle ce rendit vraiment compte de son environnement : les bruits de voitures à l’extérieur, la lumière du soleil sur son visage, Diante qui ronflait assis sur une chaise, et enfin Michael qui la regardait d’un air réprobateur.

« Michael ! Combien de temps c’est écouler ? Est-ce que… »

Ce tendant de plus en plus dans sa direction elle sentie soudain une violente douleur dans tout le corps, la clouant sur le lit vidée de toute force.

Aussitôt Michael alla à côté d’elle, reposant la couverture sur son corps.

« Tu ne devrais pas faire trop d’effort pour le moment. »
« C’est bon, je vais très bien. »
« Taratata, on ne discute pas les conseils de tonton Michael. »

Finalement réveillé, pour peu qu’il ce soit réellement endormi, Diante s’approcha du duo pencha la tête en direction de Claire, la dévisageant d’un œil légèrement amusé.

« Pas mal comme résultat final. »

Ignorant le sous entendu l’orpheline tourna les yeux en direction des deux frères, son air sérieux contrastant avec celui du chasseur de primes.

« Et maintenant ? »





« On va déjà attendre que tu récupères un peu. Ensuite on rentrera chez nous. »
« Non…je sais déjà tout ça. Je veux dire, après. »

Pendant un moment un silence gêné s’installa entre les trois personnes. Malgré les paroles qu’il avait prononcé l’Archange restait très septique quand à la suite des événements. Entraîner Claire serait l’encourager sur la voie de la vengeance, une attitude qui ne pouvait la mener que sur un chemin difficile.

Cette fille n’avait aucune idée de ceux qu’elle voulait affronter : les assassins étaient des chasseurs de démons, des hommes ayant dépassé le stade de simple humain, des combattants qui étaient suffisamment fort pour affronter des monstres. Alors quelles chances pouvait-elle bien avoir en ce dressant seule contre eux ?


Et pourtant…


Un feu intérieur brûlait en elle, ce voyant à travers ses yeux. Peu importe tout ce qu’ils pourraient dire ou faire, sa décision était prise. Elle accomplirait sa vengeance, ou mourrait en tentant de l’accomplir, avec leur aide ou sans.




Le lendemain (15 août 2158), maison des frères Cry



« Tu es bien certaine de vouloir faire ça ? Je ne te force pas, toi seule peut prendre cette décision. »

Toujours la même question, la même retenue. Mais son choix était fait, et rien ne pouvait désormais l’en détourner. Et c’est sans hésitation qu’elle répondit à Michael.

« Oui. »
« Très bien Claire Crescent, je vais désormais prendre sur moi de t’entraîner. Tiens toi prête, car je ne vais pas te ménager. »

Les choses sérieuses allaient enfin pouvoir commencer. Le premier pas vers sa revanche pour la fille de Morgoth.

Avec une certaine appréhension Claire ce demanda en quoi aller bien pouvoir constituer cette entraînement. Elle-même ne c’était jamais battue alors que Michael était lui un puissant combattant. Ne risquait il pas d’en attendre trop d’elle ? Non…peu importe le niveau qu’il fixerait, elle assumerait son choix.

« Bon, j’ai cru comprendre que tu ne voulais pas perdre de temps alors nous allons commencer tout de suite. »

Le visage impassible l’Archange dégaina une lourde épée à deux mains, semblable à celle qu’il maniait, la plantant dans le sol en face de la jeune fille.





« Voici ton arme. Désormais tu l’utiliseras durant toute la durée de l’entraînement. »

Surprise Claire s’approcha de la claymore, la fixant avec curiosité, la détaillant à la recherche d’un détail qui aurait put traduire d’une spécificité propre à l’arme. Mais rien, elle semblait tout à fait normale, pas plus légère qu’une autre arme à deux mains.

« Va-y, prend la. »

Hésitante elle posa ses mains sur la garde, commença à tirer sur le manche sans que le reste de la lame ne suive. Serrant les dents elle finit par utiliser toutes ses maigres forces pour arracher l’épée de la terre, le poids de l’arme faisant aussitôt pencher ses bras vers le sol, ses mains menaçant de lâcher l’objet.

« Michael…je suis désolée, mais je ne crois pas que cette arme soit faite pour moi. »
« Comment ça ? »
« Et bien…je n’ai pas beaucoup de force physique. Alors me donner une arme lourde ne me semble pas adapté. »

A ces paroles l’Archange eut un petit sourire. De toute évidence il s’attendait à ces paroles, et il avait déjà vu le problème que la jeune fille soulevait.

« C’est justement parce que n’est pas du tout adapté que tu dois t’entraîner avec. Si tu parviens à maîtriser ce style alors tu pourras facilement progresser dans les autres. »

Désormais silencieuse Claire songea aux paroles qu’il venait de prononcer, fixant désormais l’arme d’une toute autre manière. C’était donc là l’entraînement qu’elle allait subir ? Une méthode pour devenir plus forte de manière rapide ?

Prenant son courage à deux elle releva difficilement son épée, maintenant tant bien que mal le bout de la lame au dessus du sol.

« Qu’est-ce que je dois faire ? »
« Me toucher. Si tu parviens à me toucher avec cette arme alors nous pourrons passer à la suite. »

Le toucher ? C’était aussi simple que ça ?

Levant sa lame elle chargea, mettant une éternité pour arriver à distance, sa lame s’abattant d’un coup sur…le vide. L’ainé des deux frères n’avait eu qu’à faire un pas de côté pour éviter l’attaquer, murmurant à son oreille.

« Pas assez rapide. »

Rassemblant ses forces l’orpheline tenta un coup circulaire que Michael esquiva en ce jetant en arrière, à quelques centimètres à peine du rayon d’action de l’attaque.

« Aller, tu peux faire mieux que ça. »




3 heures plus tard


« Bon, ca suffit pour aujourd’hui. »

Morte de fatigue Claire laissa retomber lourdement son épée sur le sol, la respiration haletante. En trois longues heures elle n’avait même pas réussit à simplement le frôler alors que lui-même évitait ses attaques presque en riant. Mais le pire dans tout ça c’est qu’elle ne parvenait toujours pas à ce faire au poids de l’arme.

« Je n’y arriverait jamais. »
« Tu abandonnes déjà ? »

Le visage ce crispant la jeune fille hésita sur sa réponse.

« C’est impossible, elle est trop lourde et tu es trop rapide. »
« Elle est trop lourde car tu la penses trop lourde. Je suis rapide parce que tu estimes que je le suis. Si tu ne te penses pas capable d’y arriver alors jamais tu ne réussiras. »

Le silence tomba entre le maître et l’élève, l’orpheline réfléchissant aux paroles que Michael venait de prononcer. Ce croire capable…

« Est-ce que tu veux dire qu’il me manque juste de la motivation ? »
« …On pourrait dire ça oui. Pourquoi ? »

Semblant avoir une idée derrière la tête Claire dépassa son épée sur le sol, rentrant dans la maison sans en ressortir. Patientant l’Archange attendit de voir l’idée qui avait germée en elle, fouettant l’air avec l’épée qu’il lui avait donné pour tuer le temps.

Peut-être y aller il trop fort avec elle. Après tout elle restait une gamine, et il imaginait facilement que ses illusions sur une vengeance facile devaient être entrain de s’évanouir. Mais que pouvait-il faire d’autre que de lui montrer la vérité en face ?

Enfin, après une bonne demi-heure d’attente, Claire ressortie enfin de la maison, portant une barre de fer dont elle avait fait rougir le bout pointu dans le fer durant tout ce temps.

« Qu’est-ce que tu comptes faire avec ça ? »

Silencieuse la jeune fille s’employa à enfoncer la barre de métal sur son épée, traçant des marques sur celle-ci. Tout d’abord une ligne verticale, puis une horizontale, et finalement deux lignes diagonales.

Surpris par cette étrange tâche Michael le fut encore plus quand il vit le résultat. Car il avait déjà vu cette marque.


[


« Mais c’est… »
« Le symbole que portait Zachary. »

Bien sur il l’avait reconnu. Zachary portait cet insigne à la ceinture quand il l’avait combattu, ce même signe que Claire n’avait cessée de faire tourner entre ses doigts avant de décidé de subir une croissance accélérée.

« Pourquoi ? »
« Et bien… »

A cette question la jeune fille pris un air gênée, fixant son arme désormais marqué des deux côtés de la lame.

« Tu m’as dit de trouver une motivation. Alors je veux manier cette arme en pouvant toujours me souvenir pourquoi je me bat… »

Souriant d’un air désabusé elle tourna la tête en direction de Michael.

« C’est stupide n’est-ce pas ? »

Pendant un moment celui-ci ne répondit pas, semblant sur le point de l’approuver au sujet de la stupidité de son acte. Mais contre toute attente il ce contenta de sourire de manière attendrie, lui posant la main sur l’épaule.

« Bien sur que non. C’est humain. »

Deux jours. Cela faisait deux longues journées qu’elle avait commencée sont entraînement avec Michael. Elle n’avait pris que peu de repos depuis le début, l’Archange la poussant jusque dans ses derniers retranchements. Mais elle aurait préférée ce tordre le cou que de demander et pause, et c’est seulement lorsqu’elle c’était mise à somnoler debout qu’il lui avait dit d’aller dormir.





Le plus rageant dans tout ça c’est qu’elle n’avait pas fait le moindre progrès depuis tout ce temps. A chaque fois que sa lame s’approchait de Michael celui-ci l’évitait comme si de rien n’était, ce jouant de toutes ses tentatives qui l’atteindre.

Pourtant elle avait été jusqu’au bout de sa motivation, abordant désormais le symbole de Zachary sur son épée et aussi sur un col autour de sa gorge. Mais rien à faire, elle ne parvenait toujours pas à le toucher ;

Soupirant profondément elle ce remis debout, avalant rapidement le petit déjeune qui était posé sur la table avant de sortir, son épée en main. Comme d’habitude l’aîné des deux frères était là, faisant virevolter sa lame, répétant des mouvements qui approchaient pourtant la perfection.





« Tu devrais prendre plus de repos. »
« C’est bon, je vais très bien. »
« En à peine deux jours tu es déjà devenue ambidextre. Même si ton âge te permet de te façonner plus vite c’est déjà un exploit remarquable. Alors arrête d’exiger autant de toi-même. »

Silencieuse Claire ne releva pas le compliment. A quoi bon pouvoir manier une épée des deux mains si elle restait incapable de le toucher ?

« Allons-y ! »

Raffermissant sa poigne sur la garde de l’épée la jeune fille repassa directement à l’attaque, mettant de nouveau toute son énergie dans le combat.

D’un geste vif elle balança son arme à la vertical, mais l’Archange ce poussa sur le côté pour esquiver. Un balayage circulaire et il n’eut qu’à ce baisser. Enchaînant les coups l’orpheline cherchait désespérément la faille à exploiter pour réussir, mais comme d’habitude Michael évitait ses attaques sans manifester le moindre signe de difficulté.

Enfin celui-ci attrapa le poignet de la jeune fille, bloquant son attaque alors qu’il la projetait en arrière d’un violent coup d’épaule, Claire atterrissant sur le dos avant de ce relever difficilement.





« Je n’y arriverais jamais. »

La respiration haletante, de grosses gouttes de sueur perlant son front, la jeune fille fixait le sol d’un air désespéré. C’était impossible, ce qu’il attendait d’elle relevait littéralement de l’irréalisable.

Ce grattant le menton d’un air distrait Michael lui aussi ce demandait ce qui pouvait bien coincer. Elle aurait normalement dut le toucher depuis longtemps, hors après deux jours elle avait réussit à s’améliorer dans son style de combat mais toujours pas à le toucher…

« Dit moi Claire : qui affrontes tu ? »

Surprise par la question elle leva les yeux dans sa direction, ce demandant si elle avait bien compris la question qu’il lui posait.

« Toi évidemment. »
« Je vois… »

Lui tournant le dos l’Archange sembla chercher ses mots, voulant à tout prix trouver les bonnes paroles.

« Tu n’es motivée que par ta volonté de vengeance, et cette vengeance n’est pas dirigée contre moi. »
« Quoi ? »
« Si tu ne me considère pas comme un ennemi, si tu n’essaye pas de me tuer, alors tu n’y arrivera jamais. »

C’était donc ça ?

« Mais je… »
« Ne veux pas me faire de mal ? Rassure-toi, tu ne risques pas. Maintenant debout ! »

Ce remettant difficilement sur ses jambes Claire fit face à Michael, tentant de ce convaincre. Il fallait qu’elle arrête de retenir ses coups, faute de quoi jamais elle ne progresserait.

« Viens, fait moi voir ce que tu vaux vraiment ! »

Cela semblait simple en fait, il suffisait de décider. Choisir de ne plus faire attention, de ne plus retenir ses attaques, d’arrêter de réfléchir.

Sa lame lui semblant désormais beaucoup plus légère la jeune fille passa à l’attaque, frappant sans relâche Michael qui cette fois-ci avait dut dégainer son épée pour contrer les coups.





Mettant toute son énergie dans ce combat, imaginant qu’elle était entrain d’affronter l’un des assassins de ses parents, Claire enchaînait les coups à une vitesse fulgurante. N’essayant plus une quelconque ruse elle ce contentait de frapper de façon basique.

Soudain, à sa grande surprise, elle remarqua que l’Archange battait en retraite. Semblant submergé par le nombre d’attaque Michael ce mettait à reculer, d’abord lentement puis de plus en plus vite. Mettant un pas derrière l’autre il ce démenait pour repousser les coups de Claire, n’ayant pas la moindre opportunité de contre-attaquer.

C’était possible, elle pouvait le faire ! Elle allait enfin réussir à le vaincre !





L’esprit vide elle ce laissa envahir par l’ivresse de la victoire, ce demandant déjà quel allait être la suite de l’entraînement. Ses pensées l’absorbèrent tellement qu’elle ne réalisa pas tout de suite que le combat commençait à changer. L’Archange avait arrêté de reculer, contenant désormais les attaques de l’orpheline. Augmentant la cadence celle-ci ce reconcentra sur le combat en cour elle tenta de reprendre l’avantage, mais rien à faire.

Soudain, alors qu’elle préparait un coup plus violent que les autres, un horriblement bruit ce fit entendre suivit d’un hurlement de douleur : elle venait de ce déboiter l’épaule.

Lâchant son arme elle eut à peine le temps de voir l’épée de Michael foncer à pleine vitesse dans sa direction, la garde de l’arme lui frappant le visage, la projetant à terre en lui faisant exploser l’arcade sourcilière.

Quelques secondes plus tard et il ramassa son épée avant de la planter à côté d’elle.





« Ce n’est pas encore tout à fait ça. »

Contrairement à elle l’aîné des deux frères ne semblait pas éprouver le moindre signe de fatigue, juste une certaine déception.

« Je t’ai dit d’utiliser ta colère, pas de te laisser dominer par elle. »

Alors seulement elle réalisa son erreur : Michael avait reculé pour la mettre en confiance, pour l’encourager à attaquer encore et encore. Puis il avait stoppé le mouvement, l’obligeant à frapper plus fort, et ce au mépris des limites de son corps.

Elle avait été stupide, vraiment stupide.

« Bon il va falloir qu’on s’occupe de cette épaule. »

Mais contrairement à ce qu’il pensait Claire n’accepta pas la main qu’il lui tendait. Ce relevant elle alla en direction de l’arbre le plus proche, ce coinçant l’épaule dessus avant de faire un mouvement brusque qui lui arracha une grimace de douleur : elle venait de remettre son épaule en place.

« Je n’ai pas besoin de ton aide. »





Surpris l’adulte fixa la jeune fille. Son regard avait changé. Non…pas seulement son regard. Quelque chose avait évolué en elle, comme si le dernier coup qu’il lui avait porté avait fait craquer sa retenue. Et à ce moment elle n’avait jamais si peu ressemblée à l’enfant muette qu’il avait trouvé dans cette navette.

*Ca promet de devenir intéressant.*

Essuyant son sang d’un revers de la main Claire ne mis pas longtemps avant de passer à l’attaque.

D’un coup elle fonça en direction de Michael, celui-ci riant d’avance en voyant cette attaque on ne peut plus basique. Mais lorsqu’elle ne fut plus qu’à deux ou trois mètres de lui elle sauta brusquement en arrière, saisissant sa lame des deux mains avant de la projeter de toutes ses forces dans la direction du chasseur de démons.

Surpris par cette action celui-ci eu tout juste le temps de dévier l’épée d’un violent coup de son arme. Mais Claire avait mis ce temps à profit, c’était suffisamment rapprochée de lui pour tendre la main dans sa direction. Au dernier moment Michael lui attrapa le bras avant de la faire basculer sur le sol.

Cependant cela ne ce déroula pas aussi facilement que les fois précédentes. A peine eut-elle touchée le sol que l’orpheline avait levé le pied, essayant de frapper le bras de son adversaire qui lâcha aussitôt prise.

Saisissant sa chance la jeune fille roula sur le côté, attrapant son arme au passage, avant de ce remettre debout pour faire face à Michael qui passa à la contre-attaque. Les coups s’enchaînèrent, au début lent puis de plus en plus rapides. Mais à la surprise de l’Archange, Claire ne craqua pas sous la pression, parvenant à contrer ses attaques avec calme, le visage tendu par la concentration.





*Impressionnant. Même si je me limite elle arrive à contenir mes coups*

Soudain un coup plus violent que les autres fit reculer Claire, celle-ci commençant à perdre l’équilibre. Profitant de ce moment Michael s’avança pour porter l’assaut final…mais alors qu’il n’était plus qu’à un mètre la jeune fille bascula en arrière, ce laissant tomber…

Juste avant de ce réceptionné sur une main à la l’envers, en profitant pour tenter un violent coup de pieds sur le menton de l’Archange qui esquiva au dernier moment.

Ne perdant pas une seconde elle repassa aussitôt à l’attaque, ce remettant à frapper dans tout les sens, à la surprise de Michael. Qu’est-ce que ca signifiait ? Elle n’avait rien appris de ses précédents échecs ?

Mais ce que cherchait Claire était tout autre, et lentement elle déplaça son pied sur le sol, finissant par entrer en contact d’une pierre plus grosse que les autres, exactement ce qu’elle voulait. D’un geste vif elle shoota dedans, l’envoyant voler en direction de son adversaire qui la reçu en plein front.

*Maintenant*

C’était l’occasion qu’elle espérait tant, celle qu’elle attendait depuis le début. Orientant la pointe de son arme vers l’Archange elle posa une main sur le bout de son arme, mettant toutes ses forces pour l’envoyer en direction du cœur de Michael.

Surpris celui-ci regarda la lame s’avancer à pleine vitesse en direction de son cœur, n’étant plus qu’à 50 cm…30 cm…10 cm.

Enfin, alors que la lame allait lui transpercer la poitrine, Michael réagit. Avec une violence qu’il n’avait plus eu depuis son combat contre Zachary il ramena brutalement son épée au contact de l’arme qui le menaçait, faisant s’entrechoquer les deux lames dans une violence extrême.

Un instant plus tard et l’arme de Claire lui vola des mains, allant virevolter dans les airs avant d’aller ce planter dans le sol à 3 bon mètres d’eux. A peine eut elle le temps de comprendre ce qui ce passait que l’Archange la frappa lourdement de son poing, lui faisait mettre les genoux à terre.


Sa rage brisée, la fille de Morgoth stoppa soudainement toute tentative attaque. La respiration haletante, de grosses gouttes de sueurs dégoulinait de son front, elle semblait retrouver ses esprits.





« Qu’est-ce que…je viens de faire ? »

Regardant sa main tremblée elle réalisa soudain ce qu’elle avait tenté. Il y a quelques secondes à peine…avait elle vraiment visée le cœur de Michael ? Avait-elle bel et bien tentée de le tuer ?

« Tu as fait exactement ce que je t’ai dit de faire. »

Relevant la tête elle remarqua de l’Archange ne semblait pas du tout fâché ou inquiet par ce qui venait de ce passer. Au contraire, si elle avait dut donner un mot à son expression alors cela aurait été "fierté".

« Mais…pourtant je viens de… »
« Ne t’en fait pas. Je ne me laisse pas tuer facilement. »

Ce calmant petit à petit Claire finit par sourire à son tour, acceptant la main tendue de Michael qui l’aida à ce remettre debout, ce frottant le front à l’endroit où il avait reçu la pierre.

« Je vais considérer que c’est le coup que tu devais me porter. »
« Mais alors ca veut dire… »
« Oui, nous allons pouvoir passer à la suite. »

Le bruit des épées s'entrechoquant, les hurlements de rage de Claire, la sueur qui tombait à grosse goutte sur l'herbe. L’endroit qui respirait le calme et la tranquillité il a quelques semaines encore avait finis par ce transformer en véritable champs de bataille.

Le calendrier affichait 20 août, mais pour l'orpheline cela semblait une éternité. Une éternité qu’elle avait réussit la première étape de l’entraînement, une éternité qu’elle s’entraînait ici, une vie entière depuis la mort de Morgoth. Et pourtant…

« C’est bon, arrête toi là. »

Morte de fatigue elle tomba à genoux, maintenant son épée de la main gauche alors que son autre main tombait misérablement le long de son corps, trop engourdie pour faire quoi que ce soit d’autre.




« Pense à rester concentrée. »
« Je sais. »

Les trois jours derniers d’entraînement intensifs ressemblaient énormément à ce qu’elle avait connu auparavant : majoritairement de l’arme blanche, et seulement un peu de combat à mains nue. Depuis le début elle n’avait pas vu l’ombre d’une arme à feu.

« Michael…pourquoi n’utilisons nous pas d’armes de tir ? »
« Cela manquerais d’efficacité face à ceux que tu veux affronter. »
« Pourtant, si ils sont à l’arme blanche, mieux vaut ne pas s’approcher d’eux non ? »

Soupirant Michael s’approcha d’elle afin qu’ils soient à une trentaine de centimètres l’un de l’autre.

« Plus loin ils seront trop rapides. A cette distance tu auras peut-être le temps de tirer une balle…mais ca sera la dernière chose que tu auras le temps de faire. »

Toujours la même histoire, mais ce n’était pas suffisant. Elle ne progressait pas assez vite à son goût, stagnant comparé à ce à quoi elle s’attendait. Sentiment que l’Archange sentit.

« Ne soit pas si impatiente. »
« Ca te va bien de dire ça… »

L’espace d’un instant sa voix ce mis à changée, son ton devenant sec et remplie d’un rage trop longtemps contenue. Cela commençait enfin.

« Je n’ai pas de temps à perdre ici. »

Et dire qu’elle avait tenue cinq jours avant de craquer…bien au-delà de tout ce à quoi il c’était attendu. Mais depuis le début il était évident que tout ou tard ce moment arriverait.

Le désir de vengeance, la haine, l’impatience. Ces sentiments étaient très forts chez elle, et ils ce devaient de ressortir un jour.

« Si tu veux te sacrifier inutilement… »

Maintenant qu’on y était il devait la pousser à laisser exploser sa rage. Sinon celle-ci continuerais à la ronger de l’intérieur et jamais elle ne pourrait atteindre un niveau suffisant.





« Tu ne comprend rien à ce que je peux ressentir. »
« Mieux que tu ne le penses. »
« Tu peux garde tes conseil ! Que ferais tu si je tuais tes parents sous tes yeux ? »

Le silence retomba, Claire semblant marquée un point face à un Michael qui resta silencieux.

« Très bien, alors fait comme tu veux. Malheureusement… »

Michael leva la tête au ciel, souriant d’un air désabusé.

« tu arrives trop tard. »
« …quoi ? »




Munich, année 2132


« Emmène ton frère dehors ! »

Ne comprenant pas ce qui ce passait l’enfant ce mis à courir à travers le couloir, tachant de ne pas prêter attention aux bruits stridents au dessus de leurs têtes, ou au sinistre son de l’alarme qui résonnait aux quatre coins de la ville.

« Qu’est-ce qui ce passe ? »

Rassuré d’entre cette voix le gamin tourna la tête, croisant le regard de son frère encore en pyjama, un air terrifié sur le visage. Ne prenant pas une seconde de réflexion il lui attrapa la main.

« Dépêche toi Diante, il faut qu’on sorte de là ! »

Aussitôt les deux enfants coururent en direction de la porte la plus proche, ouvrant celle-ci à la volée afin de ce retrouvé à l’extérieur.

« Où sont papa et maman ? »

Mais le plus grand des deux ne répondit pas, son visage pétrifié tourné en direction du ciel. Les derniers avions de l’Alliance Terrestre venaient de ce transformé en carcasses brûlante, et malgré tout ses efforts la DCA était submergée, plusieurs bombardiers parvenant à passer.

« Vient. Il faut qu’on s’éloigne d’ici. »

Reculant de plusieurs mètres les deux frères ce retournèrent soudain en direction de leur maison, le cœur s’arrêtant littéralement de battre ils ne purent que regarder.

Regarder la bombe descendre lentement dans leur direction, voir l’explosion balayer leur maison dans une tempête de feu, le souffle les projetant plusieurs mètres en arrière.

A leur réveille la ville entière était en feu, les secours essayant de sauver ceux qui pouvaient encore l’être. Mais dans la panique encore vive personne ne prêtait attention a eux, laissant les deux gosses seuls devant ce qui avait été leur maison. De leurs parents il ne restait même pas assez pour mettre dans un cercueil.

« Pourquoi ? Pourquoi ont-ils dut mourir ? »

Diante ce tourna dans sa direction, le regardant comme si tout était de sa faute.

« Papa et maman n’ont pas eu le temps de sortir. Et si je ne t’avais pas trouvé à temps… »
« C’EST INJUSTE ! »

Tombant à genoux le futur impérial ce mis à pleurer, de grosses gouttes tombant de ses joues rougies alors que de sa bouche sortait tout le désespoir qu’il ressentait à cette instant.

Serrant les dents, fermant les yeux, Michael retint ses larmes. Il avait tout perdu, tout hormis son petit frère. A cet instant tout les deux ne possédaient plus rien.

Serrant les poings il effaça sa peine et sa douleur. Non, il n’avait pas le droit de pleurer, il ce devait d’être fort, fort pour son petit frère. Désormais il n’avait plus le choix : il fallait avancer.


Michael avait 10 ans.







« Michael…je suis… »
« Tu ne pouvais pas savoir. »

Ecoutant son histoire elle ne c’était même pas rendue compte que le ciel c’était assombris, le tonnerre ce faisant entendre au loin, la pluie commençant déjà à tombée.

Soudain elle réalisa quelque chose : la raison pour laquelle il ce montrait à la fois si attentif et si dur avec elle.

« Est-ce que c’est pour ça que tu m’aides ? Parce que tu as connu la même chose. »
« …Tu me rappel moi quand j’avais ton âge. »

Silencieux Michael rengaina son arme, commençant à s’éloigner, laissant Claire seule derrière lui.

Les muscles engourdis, la respiration difficile, Claire posa un genou à terre, soufflant quelques instants. Plus les jours passaient et plus l’entraînement de Michael devenait difficile, ayant sans doute décidé d’accéléré les choses de peur que l’impatience n’ait raison d’elle.





« Ca va aller pour ce soir. »
« Non c’est bon. S’il te plaît, continuons. »

Rassemblant ses dernières forces elle tenta de ce remettre debout, mais l’épuisement et le poids de son arme la ramenèrent aussitôt sur le sol.

« L’entraînement est un juste équilibre entre l’effort et le repos. Ne soit pas si impatiente. »

Sachant qu’il ne servirait à rien de discuter l’orpheline lâcha son arme, fixant l’Archange dans les yeux.

« Je n’ai pas l’impression que tout le monde respecte cette règle. »

Ce n’était pas un reproche, juste un lourd sous entendu qu’il comprit parfaitement.

« Rassure toi, je vais m’en occuper. »

Peu convaincu Claire resta un moment sur place, puis finis par retournée à l’intérieur de la maison, voyant que le dialogue n’irait pas plus loin.

Attendant qu’elle soit finalement partie Michael soupira profondément avant de planter son épée dans le sol, s’enfonçant dans les collines qui bordaient la maison. Depuis le début de l’entrainement Diante n’avait pas montré l’ombre d’un orteil, disparaissant purement et simplement.

*Tellement prévisible*

Arrivant devant l’entrée d’une grotte l’Archange remarqua de la lumière provenant de l’intérieur. Rien de surprenant venant de son frère : celui-ci n’avait sus trouvé des cachettes un tant soit peu originales, ce qui rendait les recherches très rapides.


Avançant d’un pas assuré Michael entra, son regard balaya l’ensemble de l’endroit. Des emballages de vivres jonchaient le sol à côté de gourdes vides, reflétant le feu qui brûlait au milieu de la caverne. Les parois rocheuses étaient remplies d’impact, parfois long et fin, parfois rond et profond.

Et au milieu de ce champ de bataille…il y avait Diante

Ses cheveux trempés par la sueur, d’énormes cernes sous les yeux, les vêtements collés par la transpiration. Mais malgré cet état pitoyable il ce tenait toujours debout, la même rage continuant de brûler au fond de ses yeux.





Ne semblant pas avoir remarqué sa présence le chasseur de primes leva son arme, commençant à fendre l’air avec celle-ci, ce battant contre un ennemi invisible. Changeant brutalement les angles, orientant sa lame dans des angles compliqués, il semblait agir plus par réflexe que par autre chose.

Soudain il y eu un angle plus brutal que les autres, et son épée lui échappa des mains, s’envolant pour atterrir à moins d’un mètre de Michael.

« Original comme attaque. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’effet de surprise est total. »

Continuant de l’ignorer Diante sortis ses deux desert eagle, tirant sur les parois de la caverne jusqu’à ce que les chargeurs soient vides.

« Ca ne sert à rien de fuir. »
« Tu me dérange dans mon entraînement. Casse-toi. »

Silencieux Michael continua d’observer son frère, celui-ci faisant des mouvements avec ses armes à feu, faisant semblant de s’entraîner, continuant de lui tourner le dos.

« C’était ton ami… »
« C’est bon, ca ne me fait rien. »
« Ceux qui ne ressentent rien sont des monstres. Et je ne crois pas que… »
« LA FERME ! »

Fou de rage Diante envoya son poing volé contre la paroi, créant un nouvel impact, de fines gouttelettes de sang tombant du bout de ses doigts.

« Je… »

« Tu doit bien connaître un autre moyen. »
« Il existe bien une solution que le tuer. »

« J’avais… »

« Je suppose que tu sais ce que cela implique comme risque ? »
« Oui, je sais »
« Bien…tu sais que tu peut me laisser tout le travail. Tu ferais mieux d’aller te planquer en attendant que tout soit finis »

Le corps tremblant de tout son long, l’ancien chasseur de primes appuya sa tête contre la roche, le sol étant encore une fois mouillé par ce qui tombait de son corps. Mais cette fois ci ce n’étaient pas des gouttes de sang, mais…

des larmes

« J’avais juré de les protéger ! »

C’était la première fois que son frère le voyait dans cet état : pleurant, frappant le roc de ses poings, tremblant comme une feuille morte. La tristesse d’avoir perdu ses amis, la culpabilité de n’avoir rien put faire, le désespoir de savoir que jamais plus il ne les reverrait…ces sentiments qu’il avait intériorisé durant tout ce temps ressortaient enfin.

« Tu n’étais même pas là. »
« J’aurais dut justement ! Si…si seulement je n’avais pas quitté l’armée…alors… »
« Alors tu ne les aurais pas accompagné. Et même si tu avais été là ca n’aurait fait que ajouter ta mort. »
« C’est faux. »
« Rien que contre Zachary tu aurais eu du mal. Alors contre 5 autres personnes, même si toi et Morgoth avaient été ensembles cela n’aurait rien changé. »

La respiration saccadée Diante commença à ce calmé, arrêtant de pleurer et de trembler, ce retournant lentement en direction de son aîné.

« Je vais les tuer. »
« Quoi ? »
« Je vais crever les connards qui ont osé leur faire ça ! »

Il y eu un moment de silence, quelques secondes pendant lesquelles l’Archange chercha ses mots.

« La colère est mauvaise conseillère. »
« JE M’EN FOUT ! Je te jure que je vais les retrouver et leur rendre coup pour coup. Cette promesse là je la tiendrais, peut importe ce qu’il en coûte. »

Ce fut seulement à cet instant que Michael réalisa : Diante était animé par le même désire de vengeance que celui qui brûlait dans le cœur de Claire. Peu importe les épreuves ou les combats, ils tueraient les assassins de Morgoth, ou mourraient en le tentant.


Quoi qu’il arrive ils iraient jusqu'au bout